PFAS : « Les patrons d’Arkema nous promettaient une chimie verte, ils nous ont menti », dénonce Thierry Mounib qui mène bataille à Pierre-Bénite

Elle a toujours fait partie de son paysage. L’usine, ce mastodonte à la structure métallique habillée de néons, se trouve à 300 mètres de sa maison. Tout le monde ici a au moins un parent qui y a travaillé. Thierry Mounib est né il y a soixante et onze ans à Pierre-Bénite, petite commune de 10 000 habitants à quelques kilomètres au sud de Lyon.

Devenu adulte, il reste dans le quartier de son enfance où il achète avec sa femme une maison de ville. Une vie tranquille rythmée par son travail de cuisinier et la vie de famille. Sur son petit lopin de terre, il cultive fraisiers, framboisiers et récolte prunes et figues pour les confitures d’hiver. Ses enfants, puis petits-enfants, les aiment tant. Les fleurs ont aujourd’hui remplacé les fruits.

Plus question de manger quoi que ce soit qui sort de terre. Ni dans le coin ni aux alentours d’Arkema, spécialisée dans la fabrication de produits dérivés de la chimie du fluor, et de son voisin installé sur la même plateforme, le japonais Daikin, expert dans la fabrication de matière plastique. L’agence régionale de santé l’a fortement recommandé : il faut éviter de consommer les œufs et les volailles du secteur, ainsi que les poissons pêchés en aval de Pierre-Bénite.

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