"Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan" : entre intimisme et vedettariat, les cœurs de Leïla Bekhti et de Jonathan Cohen balancent

Adapté de l'œuvre éponyme de l'avocat Roland Perez, Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan a tout d'autobiographique. Il en émane comme la confidence d'une passion pour une star de la chanson, à la fois intime et presque prosélyte. La chanteuse s'est bien prêtée au jeu, faisant partie du casting d'un film au scénario original servi par des comédiennes et des comédiens visiblement ravis d'être là.

Situé du début des années 1960 à nos jours à Paris, Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan, suit Roland dans sa passion invétérée pour la chanteuse depuis sa plus tendre enfance jusqu'à l'âge adulte, vu par sa mère. Une tendresse qui sort sur les écrans mercredi 19 mars.

Étonnant de constater combien une histoire aussi personnelle peut être universelle et autant susciter l'intérêt. Confier sa passion pour une star de la chanson depuis sa plus tendre enfance, jusqu'à en devenir son agent, relève d'un parcours des plus atypiques.

C'est celui de Roland, né en 1963 et tombé dans le chaudron de Sylvie depuis son plus jeune âge pour finalement la servir. Drôle de cheminement et de consécration qui, dans le film, valent beaucoup par son interprétation et sa mise en scène.

Identification au sujet

En effet, les interprétations de Leïla Bekhti, parfaitement vieillie au fil du film, et de Jonathan Cohen, sans oublier Naïm Naji qui l'incarne jeune, reflètent leur belle identification au sujet. L'adhésion de la chanteuse au projet, son humilité aussi, sa participation dans son propre rôle, comme actrice, participent grandement à sa crédibilité. Quant à Jonathan Cohen, il est un très convaincant Roland, ce fan de Sylvie sans limite.

Les actrices et acteurs font le film, la mise en scène s'appuyant sur les rôles qui charpentent le scénario fondé sur une passion. Ken Scott s'applique toutefois à traverser un Paris qu'il reconstitue de 1963 à nos jours avec talent. Une belle performance, très agréable à l'œil. Mais ce sont les personnages qui dominent, auxquels Leïla Bekhti et Jonathan Cohen offrent tout leur talent.

Sentiment universel

Et d'une histoire assez minimaliste, Ken Scott, scénariste-adaptateur du roman éponyme de Roland Perez, touche tout un chacun. Qui n'a pas, dans sa vie, une ou un artiste, un groupe, un cinéaste qui compte en tête de sa culture personnelle ? Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan rend compte de ce sentiment universel.

Ken Scott soigne sa reconstitution temporelle de Paris tout en donnant la prédominance aux rôles qui participent d'un film touchant, dans lequel plus d'un se reconnaîtront. Non pas par rapport à Sylvie Vartan, mais à sa propre sensibilité, sa culture et ses passions.

L'affiche de "Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan" de Ken Scott (2025). (GAUMONT DISTRIBTUTION)
L'affiche de "Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan" de Ken Scott (2025). (GAUMONT DISTRIBTUTION)

La fiche

Genre : Comédie dramatique
Réalisateur : Ken Scott
Acteurs : Leïla Bekhti, Jonathan Cohen, Sylvie Vartan, Naïm Naji, Milo Machado Graner, Jeanne Balibar, Lionel Dray
Pays :
France/Canada
Durée :
1h42
Sortie :
19 mars 2025
Distributeur : Gaumont Distribution

Synopsis : En 1963, Esther met au monde Roland, petit dernier d'une famille nombreuse. Roland naît avec un pied-bot qui l'empêche de se tenir debout. Contre l'avis de tous, elle promet à son fils qu'il marchera comme les autres et qu'il aura une vie fabuleuse. Dès lors, Esther n'aura de cesse de tout mettre en œuvre pour tenir cette promesse. À travers des décennies d'épreuves et de miracles de la vie, ce film est le récit d'une histoire vraie, drôle et bouleversante, celle d'un destin incroyable et du plus grand amour qui soit : celui d'une mère pour son enfant.