Le ramadan commencera lundi dans plusieurs pays musulmans avec la guerre à Gaza dans les esprits

Publicité

La Cour suprême saoudienne a déclaré que "le lundi 11 mars 2024" marquera "le début du mois béni du ramadan pour cette année", a indiqué SPA, l'agence de presse officielle de l'Arabie saoudite, qui abrite les lieux les plus sacrés de l'islam.

Le ramadan, un des cinq piliers de l'islam dont le commencement est marqué par l'apparition du premier croissant de lune, débutera aussi lundi en Égypte, aux Emirats arabes unis, au Qatar, au Koweït et à Bahreïn, selon les autorités de ces pays.

Des Saoudiens guettent au téléscope l'apparition due premier croissant de lune marquant le début du mois sacré de ramadan, le 10 mars 2024 à Hautat Sudair dans la province de Riyad, en Arabie saoudite
Des Saoudiens guettent au téléscope l'apparition due premier croissant de lune marquant le début du mois sacré de ramadan, le 10 mars 2024 à Hautat Sudair dans la province de Riyad, en Arabie saoudite © Fayez Nureldine / AFP

De son côté, l'Iran avait fixé son commencement à mardi, après que son "Estehlal", ou bureau d'observation de la lune, a déclaré qu'il n'avait pas été possible d'observer "le croissant du ramadan".

À Oman et en Libye, le ramadan débutera également mardi comme le croissant n'était pas visible dimanche, ont rapporté les autorités des deux pays.

En Jordanie, le grand mufti du royaume, Ahmed Hasnat, a lui aussi annoncé que "mardi sera le premier jour du ramadan". Il a demandé à Dieu de "soulager l'angoisse de notre peuple opprimé à Gaza" et de "lever l'affliction et l'agression qui pèsent sur lui".

Un jeune Palestinien joue avec un feu d'artifice dans un camp de déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, à la veille du mois sacré de ramadan, le 10 mars 2024
Un jeune Palestinien joue avec un feu d'artifice dans un camp de déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, à la veille du mois sacré de ramadan, le 10 mars 2024 © MOHAMMED ABED / AFP

"J'ai honte"

Pour les musulmans du monde entier, le ramadan est synonyme de prière, de spiritualité, et de repas joyeux à la nuit tombée. Mais cette année, les souffrances des Palestiniens de Gaza sont dans tous les esprits.

La mort, les destructions et la menace d'une famine éclipsent tout le reste, alors que se sont envolés les espoirs d'une trêve avant le ramadan, un objectif qu'avaient tenté d'atteindre ces derniers jours au Caire les pays médiateurs (Egypte, Qatar et Etats-Unis) et le Hamas.

Des ouvriers irakiens installent des décorations à la veille du mois sacré de ramadan, le 10 mars 2024 à Bassorah
Des ouvriers irakiens installent des décorations à la veille du mois sacré de ramadan, le 10 mars 2024 à Bassorah © Hussein Faleh / AFP

Sur un marché de Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où près de 1,5 million de personnes ont trouvé refuge, des Palestiniens ont déploré dimanche les pénuries alimentaires et l'incertitude liée à la guerre qui pèse sur le début du ramadan.

Des illuminations de rue à la veille du mois sacré de ramadan, le 10 mars 2024 à Bassorah
Des illuminations de rue à la veille du mois sacré de ramadan, le 10 mars 2024 à Bassorah © Hussein Faleh / AFP

"Ce ramadan est complètement différent de tous les ramadans qui l'ont précédé", a témoigné Bassel Yassin, ingénieur agronome.

"Nous ne savons pas comment nous allons terminer ce mois de ramadan : dans nos maisons, sous une tente, au bord de la mer dans le nord ou dans le sud", a dit de son côté Hassouna Tabib Hassnan, un dentiste de la ville de Gaza (nord), déplorant de vivre "dans le déplacement, la douleur et l'oppression".

Un vendeur de pâtisseries à la veille du mois sacré de ramadan, le 10 mars 2024 dans la ville afghane de  Kandahar
Un vendeur de pâtisseries à la veille du mois sacré de ramadan, le 10 mars 2024 dans la ville afghane de Kandahar © Sanaullah SEIAM / AFP

Dans un centre commercial de Ryad, Fayçal, un employé du gouvernement saoudien qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, a assuré qu'il s'agissait du "pire ramadan" de sa vie.

"J'ai honte d'acheter de la viande et du poulet pour ma famille, alors que la population de Gaza est en proie à la famine", a-t-il confié.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Une femme observe la lune au téléscope à la veille du mois sacré de ramadan, le 10 mars 2024 à Medan en Indonésie
Une femme observe la lune au téléscope à la veille du mois sacré de ramadan, le 10 mars 2024 à Medan en Indonésie © ARIANDI / AFP

L'offensive militaire israélienne lancée en représailles a fait plus de 31.000 morts à Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24