Congrès PS : Olivier Faure affrontera de nouveau Nicolas Mayer-Rossignol, candidat choisi par l’opposition interne

Congrès PS : Olivier Faure affrontera de nouveau Nicolas Mayer-Rossignol, candidat choisi par l’opposition interne

Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol. EMMANUEL DUNAND / AFP

Désormais réunis dans un seul et même courant, les détracteurs du premier secrétaire sortant ont décidé de s’en remettre au maire de Rouen, battu de justesse il y a deux ans.

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S’il y a bien une chose sur laquelle tout le monde est d’accord au PS, c’est que personne ne souhaite revivre le congrès de Marseille de 2023. À l’époque, le parti s’était déchiré tant les scores étaient serrés entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossigol, les deux camps s’accusant mutuellement de tricherie. Deux ans plus tard, c’est pourtant bel et bien un match retour qui se profile, puisque «NMR» a été choisi pour représenter les opposants du premier secrétaire sortant, ce jeudi. Alors les socialistes ont réajusté leur promesse : même si l’affiche est identique, il ne faudra pas s’attendre à Nancy à un «Marseille 2» et à sa ribambelle de psychodrames.

Il faut dire qu’Olivier Faure ne s’attendait pas à voir son adversaire d’hier de nouveau en première ligne face à lui. Pour préparer le terrain en vue de leur fusion, les deux courants minoritaires répétaient d’ailleurs eux-mêmes qu’ils souhaitaient du renouveau. Nombreux s’accordaient à dire que le maire de Rouen ne serait pas reconduit, précisément car il rappelait trop la défaite de Marseille. Déterminé, le Normand a poursuivi sans ciller son tour de France des fédérations à la rencontre des adhérents. «Nicolas se bat comme un diable car il sait qu’il est en train de se faire débrancher», rapportait un cadre du parti, alors que son champion revendique le fait de poursuivre le combat politique malgré son cancer, qu’il a souhaité rendre public.

«Il a bien joué»

Résultat, après plusieurs jours de négociations, le courant des opposants s’est finalement mis d’accord sur son nom. «Il a bien joué», observe un proche d’Olivier Faure. Dans les discussions, «NMR» est apparu comme le plus petit dénominateur commun pour tenter de rassembler le plus large. Il faut aussi préciser que son ex-courant était plus important au sein du parti que celui d’Hélène Geoffroy, la maire de Vaulx-en-Velin, avec lequel ses troupes et lui ont fusionné.

«Les liens ont toujours été de qualité avec Nicolas», souligne un proche d’Hélène Geoffroy, qui rappelle que sa patronne a partagé «une volonté très forte» d’aboutir sur un texte commun des opposants. Le nom de Philippe Brun, député ex-fauriste, était également dans la balance pour porter ce rassemblement. Mais le ralliement à Olivier Faure d’une de ses principales chevilles ouvrières, l’ex-trésorière du parti Fatima Yadani, l’a affaibli. Un temps pressentie, Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, n’a pas donné suite.

Jusqu’au bout, les opposants ont en revanche tendu la main à Boris Vallaud, le président du groupe socialiste à l’Assemblée qui s’est lancé en dissidence contre Olivier Faure. Certains voulaient croire que lui confier la tête de ce rassemblement aurait permis de «plier le match». Le patron des députés socialistes compte cependant poursuivre sa démarche autonome, et devrait lui aussi déposer un texte d’orientation samedi. En cas de troisième place, peut-être jouera-t-il les faiseurs de roi en choisissant, ou non, de soutenir l’un des deux finalistes.