Ligue 1 : classement, Classique, manière... PSG, passer la seconde avant une série en forme de virage

Retour aux affaires. Après une nouvelle parenthèse internationale, la deuxième depuis le début de saison, le football de clubs reprend ses droits. Pour le Paris Saint-Germain, c'est le coup d'envoi d'un mini-marathon à six matchs en trois semaines, 22 jours pour être très précis, à commencer par la réception de Strasbourg ce samedi (21h), lors de la huitième journée de Ligue 1. Une série déterminante à bien des égards, sur le fond comme sur la forme.  

Déjà sur le plan comptable. En championnat, c'est en effet l'AS Monaco qui mène la danse au classement, avec deux longueurs d'avance sur le PSG (19 pts contre 17). Le club du Rocher a été aidé en cela par les Aiglons niçois, qui ont partagé les points avec Paris avant la trêve (1-1). Il n'y a pas le feu au lac, mais pas de temps à perdre non plus. Montpellier (2011), l'ASM (2017) et Lille (2021) ont démontré que le Paris-SG n'est pas toujours imprenable en L1. Pas la peine de donner des raisons d'espérer aux hommes d'Adi Hütter, qui n'ont pas besoin de ça pour se sentir pousser des ailes. Battu à Louis II en début de campagne européenne, le FC Barcelone peut en attester… Toujours est-il que d'ici à la prochaine trêve internationale, le PSG affrontera aussi l'Olympique de Marseille dans huit jours, puis Lens et Angers.

Pour ce qui est de Strasbourg, actuel septième au classement, ce ne sera déjà pas de la tarte. «Un match tranquille ? Non. Je l'ai dit aux joueurs. Ce sera un match très difficile, très disputé. Et les deux équipes auront des occasions»devine Luis Enrique, qui va d'ailleurs rempiler pour deux ans de plus à la tête de la formation parisienne. «Avant une communication officielle, je n'ai rien à dire à ce sujet», a-t-il éludé vendredi, au cours d'une conférence de presse démarrée avec une vingtaine de minutes de retard et lors de laquelle il n'était pas spécialement loquace. Pas besoin d'attendre le communiqué du PSG : le technicien espagnol va rempiler jusqu'en 2027, comme Le Figaro l'a appris.

Victoire impérative face au PSV  

Au vu du programme qui les attend, les Parisiens auront en tout cas aussi et surtout intérêt à faire le plein en Ligue des champions. Miraculés contre Gérone (1-0) et battus sur le terrain d'Arsenal (2-0), ils remettront le couvert dès mardi prochain (21h), face au PSV Eindhoven, lors de la troisième journée. Ce sera sans les supporters du club néerlandais, interdits de déplacement sur les bords de la Seine pour raisons de sécurité. Victoire impérative pour ne pas hypothéquer les chances d'accéder – sans passer par les barrages et jouer deux matchs de plus – aux huitièmes de finale. Derrière, ils devront encore affronter l'Atlético Madrid avant la trêve, au Parc, puis le Bayern à Munich et Manchester City, à Paris. Dans ces conditions, battre le PSV, Salzbourg et Stuttgart relève de l'obligation pour les joueurs parisiens.

Évidement, le football, ce n'est pas que les chiffres. Notamment lorsqu'il est question du Classique. On l'a dit, l'OM sera vite au menu. Rendez-vous est pris pour le 27 octobre, au Vélodrome. Une affiche pas comme les autres, ça va sans dire. En plus, Roberto De Zerbi et ses joueurs ont la bonne idée de naviguer dans le haut du classement. Cette fois, il y a un vrai intérêt sportif. Ça n'a pas toujours été le cas ces dernières années, il faut bien être honnête…

Retrouvailles avec Rabiot

Last but not least, ce sera l'occasion de voir un certain Adrien Rabiot face à son ancien club. Rappelons que l'international tricolore (48 sélections, 4 buts) de 29 ans a quitté Paris en 2019, après plusieurs mois au placard pour avoir refusé de prolonger. Outre Presnel Kimpembe, qui a repris l'entraînement, il n'y a guère que Marquinhos qui a partagé le vestiaire parisien avec Rabiot au sein de l'effectif actuel. Pas de risque de voir l'ex-Turinois découpé par l'un de ses anciens partenaires comme Sylvain Armand avait cartonné Fabrice Fiorèse en 2004… Néanmoins, cette date sera entourée en rouge dans le calendrier des supporters. Un match à gagner, au moins pour eux.  

Les fans parisiens espèrent sans doute aussi de voir leurs protégés reprendre une trajectoire ascendante dans le jeu. «L'équipe sera meilleure la saison prochaine», martelait Luis Enrique au cours de la campagne 2023-24. Sauf qu'on a du mal à voir en quoi Paris est réellement meilleur. Certes, tout le monde court, tout le monde joue, tout le monde défend. Le collectif est là. Ça manque toutefois de personnalité, d'ambition balle au pied, de force dans les duels.

Des faiblesses qui apparaissent au grand jour surtout en Ligue des champions, mais pas que. Certains imaginent même que le message de Luis Enrique a plus de mal à passer. La meilleure réponse, c'est sur le terrain que les Parisiens la donneront. De meilleures performances collectives passeront aussi par de meilleures prestations individuelles. Vitinha est moins bien depuis sa blessure avec le Portugal, en septembre. Récemment élu joueur du mois de septembre en L1, Bradley Barcola alterne le bon et le moins bon. Warren Zaïre-Emery a du mal ces derniers mois.

La réponse de l'équipe depuis le début de saison est très positive, plus encore que ce que j'imaginais.

Luis Enrique

Bref, il y a de la marge. Encore que si vous demandez à Luis Enrique, «WZE» va très bien par exemple. «Il a été super dans ce début de saison à mon avis. Peut-être un peu moins le dernier match, mais pour le reste, on a le meilleur Warren, le même que la saison dernière. Mais c'était général au dernier match, pas lui seulement», jure-t-il, expliquant que «la progression d'un joueur n'est pas linéaire, il y a des hauts et des bas». Et d'ajouter, sur un plan collectif : «La réponse de l'équipe depuis le début de saison est très positive, plus encore que ce que j'imaginais. On est sur le bon chemin. On veut gagner tous les matchs mais ce n'est pas possible. On est sur une bonne dynamique. On est motivé avant une série de six matchs en trois semaines et à l'idée de retrouver nos supporters (ce samedi)».

Deux salles, deux ambiances pour Kolo Muani

Il n'en demeure pas moins que «Lucho» n'a toujours pas trouvé la bonne formule devant. Sur les côtés, Ousmane Dembélé et Barcola sont installés. Dans l'axe, le coach espagnol semble privilégier les faux 9, Marco Asensio et Kang-in Lee. «J'espère que le coach me fera confiance en club»soufflait le déclassé Randal Kolo Muani, après son doublé contre la Belgique (2-1) en équipe de France. A priori, l'ancien Nantais part de plus loin… «C'est toujours une bonne nouvelle quand mes joueurs ont de bonnes performances avec leur sélection», a simplement indiqué Luis Enrique, qui a plus de mal à trouver une place dans son 11 de départ pour «Kolo» que pour le complimenter face à la presse. À noter qu'au vu du programme qui attend le PSG dans les semaines à venir, l'Asturien de 54 ans n'exclut pas de pianoter sur son banc. «Il faut avoir une vision plus large avec ce qui arrive après, prendre en compte le temps de jeu des uns et des autres en sélection. Ça aura des conséquences sur la composition de l'équipe. Il faudra gagner (ce samedi). Ce n'est jamais simple le premier match après une trêve internationale», constate-t-il.

Bilan comptable, Classique à gagner et soigner la manière, les enjeux du PSG de Luis Enrique dans les trois semaines à venir. En étant tatillon, on pourrait aussi imaginer que le technicien espagnol tente de faire la paix avec les journalistes, lui qui ne prend plus la peine pour cacher son dédain pour la profession. Là, c’est peut-être trop demander… Pour le reste, le Paris Saint-Germain sera attendu au tournant, et pas que par la presse. Luis Enrique, lui, piaffe d'impatience : «C'est un moment parfait pour nous». Excitant, sans doute. Parfait, c'est le terrain qui le dira.