Paris : colère du maire du XVIe d’arrondissement après la réquisition d’un gymnase par la ville pour accueillir des migrants
Une réquisition surprise. «Sans aucune concertation, sans même que la mairie du 16e n’en ait été informée», la mairie de Paris a «arbitrairement» décidé de mobiliser «une fois de plus» le gymnase Montherlant vendredi 24 janvier, afin d’y accueillir des familles de migrants. Les élèves d’une école à proximité, en plein cours de sport, ont été invités à récupérer leurs affaires et à évacuer les lieux, sans que leurs professeurs ou la direction de leur établissement scolaire aient été prévenus au préalable.
C’est ce qu’a fait savoir lundi 27 janvier la mairie du 16e arrondissement dans un communiqué de presse publié sur son compte X (anciennement Twitter). Contacté par Le Figaro, Jérémy Redler, maire de l’arrondissement, a exprimé sa colère : «Je n’ai pas été consulté ni même informé par la mairie de Paris». L’édile explique qu’un cours a été suspendu alors qu’il avait déjà commencé et que le suivant a été annulé pour que le gymnase puisse accueillir «200 migrants».
«Un scandale»
«Je l’ai appris par hasard, par une directrice d’école, une fois les migrants sur place et une fois les scolaires évacués», s’insurge-t-il. Jérémy Redler estime que le gymnase «n’a pas non plus été prévenu en amont», et que c’est un agent qui a été chargé d’informer les élèves et leurs professeurs à la dernière minute. «C’est un scandale. Je ne peux pas apprendre quelque chose d’une telle importance par hasard», poursuit l’édile. «Ce genre de choses se préparent, ça ne s’improvise pas», insiste-t-il, arguant que les enfants sur place «ont pu être choqués d’être mis dehors» et rappelant que d’autres passent les épreuves de sport du baccalauréat.
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«S’ils ne peuvent pas passer les épreuves ils n’auront pas de note», déplore Jérémy Redler. «Il faut penser aux enfants. Je vais me battre pour que les scolaires puissent récupérer rapidement ce gymnase», annonce-t-il. Jérémy Redler explique qu’une fois prévenu, il a contacté en urgence le commissariat du 16e arrondissement pour sécuriser le quartier et dépêcher des officiers sur place. Il salue leur réactivité.
Trois réquisitions de Montherlant en douze mois
L’édile ne sait toujours pas, deux jours plus tard, la durée de réquisition du centre sportif. «Il n’y a pas eu de communication officielle de la ville vers la mairie du 16e, les seules informations que je récupère sont celles que je vais moi-même chercher», dénonce l’élu. «Les méthodes de la mairie de Paris sont scandaleuses et je les dénonce fermement» conclut-il. D’autant qu’il ne s’agit pas de la première réquisition de la sorte. C’est la troisième fois en douze mois que ce même gymnase est réquisitionné par le même procédé, «si ce n’est que les deux autres fois, j’ai été officiellement informé quelques minutes ou quelques heures avant, sans avoir été consulté», se remémore Jérémy Redler.
La mairie du 16e estime, dans son communiqué, que l’arrondissement prend «largement sa part» dans l’accueil des publics fragiles, notamment avec les «familles à la rue dans l’ancienne école Hamelin», les «demandeurs d’asile à Chardon Lagache», la «réquisition illégale de l’école Erlanger» ou encore les «hommes à la rue Porte de Saint-Cloud ». Elle demande à la Ville de Paris de «faire cesser ces mobilisations qui n’apportent aucune réponse digne» et lui suggère de «travailler avec l’État, en charge de l’accueil et du relogement de ces populations, à trouver des solutions pérennes» en concertation avec les Mairies d’arrondissement, «afin que les Parisiens arrêtent de subir les conséquences de cette gestion autoritaire et chaotique». Contactée par Le Figaro, la mairie de Paris n’a pas pu répondre pour le moment.