Cyclone Belal : sidération à l’île Maurice après des pluies torrentielles

Le cyclone Belal était prévu pour frapper La Réunion de plein fouet lundi matin. Après avoir touché l’île française au Nord-Ouest, faisant des dégâts limités grâce aux mesures de la préfecture, l’île voisine Maurice a subi des pluies torrentielles qu’elle n’avait pas anticipées. Mardi matin, le niveau d’alerte cyclonique de classe 4, le niveau maximum, reste de rigueur sur toute l’île.

Les précipitations avec des vents allant jusqu'à 110 km/h ont pris par surprise les habitants. La plupart s’étaient rendus au travail lundi matin, se fiant à l’alerte de classe 1 sur 4 décrétée par les services météorologiques. Vers 10h, le niveau est monté en classe 2. Puis à 13h, en classe 3 : tous les Mauriciens ont été appelés à rentrer chez eux. En quelques heures, les rues de Port-Louis, la capitale, sont devenues des torrents d'eau boueuse, emportant les voitures sur leur passage.

Dans la capitale Port-Louis, des voitures ont été bloquées, avec de l'eau jusqu'au capot, parfois même emportées par le courant, selon des images diffusées par les internautes. Selon les médias locaux, une centaine de véhicules ont subi des dommages à la suite des montées soudaines des eaux, à la consternation de leurs propriétaires.

Les rues de Port-Louis après les premières rafales lundi matin. Collection personnelle.
Des voitures emportées par les pluies à Port-Louis, lors du passage du cyclone Belal. Collection personnelle.

D'autres images montraient de puissantes vagues submergeant le front de mer de la capitale, ainsi que des bâtiments inondés avec des meubles flottant dans l'eau. L'aéroport international de Maurice a annoncé sa fermeture jusqu'à nouvel ordre. Les banques, les bureaux gouvernementaux et d'autres entreprises privées ont fermé leurs portes dès l’émission de l'alerte cyclonique de classe 3.

La gestion chaotique du passage du cyclone a mené le premier ministre mauricien, Pravind Jugnauth, à limoger le directeur de la station météo de l'île, Ram Dhurmea, ce lundi. Selon le premier ministre, les autorités mauriciennes avaient pris des décisions sur la base des informations de la station météo, mais cette dernière n'avait pas anticipé la force du cyclone.

Mardi matin, tandis que la population est confinée, les réactions pleuvent des citoyens mécontents et de l’opposition politique, dénonçant l’impréparation du gouvernement. «Une fois que la tempête Belal se sera dissipée, viendra le moment d'exiger des comptes et de déterminer les responsabilités», a réagi dans un communiqué le leader de l'opposition, Xavier-Luc Duval.

Des dégâts à Savannah, dans le sud de l’île, mardi matin. Collection personnelle.