La porte-parole du ministère de l'Intérieur démissionne après la sortie d'un livre sur son expérience place Beauvau

La porte-parole du ministère de l'Intérieur Camille Chaize a démissionné lundi de ses fonctions, après la sortie d'un livre sur son expérience place Beauvau, a-t-on appris mardi de sources concordantes. «À l'heure où s'apprête à sortir ce livre qui me ressemble tant, je dois, vous le comprendrez aisément, mettre fin à la mission de porte-parole du ministère de l'Intérieur qui m'a été confiée en décembre 2019», a-t-elle écrit sur son compte LinkedIn lundi.

La commissaire occupait ce poste depuis 2019. Dans son livre, intitulé Porte-parole, elle raconte son expérience au ministère de l'Intérieur et ses réflexions sur le sens de sa mission. Elle écrit notamment qu'elle aurait quitté ses fonctions si le Rassemblement national (RN) était arrivé au pouvoir après la dissolution. «J'ai envie de sortir de cette sacro-sainte réserve, de défendre haut et fort mes valeurs républicaines. Je relis le statut général des fonctionnaires sur l'obligation d'obéissance hiérarchique (...). Je comprends que si l'agent public estime que l'ordre hiérarchique nuit à l'intérêt public, il n'est pas tenu de se conformer aux instructions», écrit-elle, selon des extraits diffusés dans la presse.

«Pas compatible avec son devoir de réserve»

Elle pointe aussi le pouvoir des syndicats de police, notamment d'Alliance, l'un des deux principaux syndicats, et dénonce une certaine faiblesse de l'administration à leur égard. L'entourage du ministre de l'Intérieur a démenti auprès de l'AFP une information du Canard Enchaîné selon laquelle le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau aurait reçu un courrier de la direction du RN exigeant le limogeage de Camille Chaize.

La porte-parole, qui envisageait de se diriger vers de nouvelles fonctions depuis plusieurs mois, a «d'elle-même considéré» que son livre «n'était pas compatible avec son devoir de réserve» et a démissionné, a ajouté l'entourage. Pour l'instant, elle a démissionné de sa fonction de porte-parole, mais est toujours en poste à la Dicom, le service de communication du ministère de l'Intérieur, ajoute l'entourage.

Le Canard Enchaîné  à paraître mercredi assure également que des responsables d'Alliance ont été reçus par le directeur général de la police nationale (DGPN) et ont obtenu le départ de la porte-parole. Une information démentie par la direction générale de la police nationale.

Contactés par l'AFP, la DGPN, le syndicat Alliance, le RN et Camille Chaize n'ont pas donné suite pour l'heure.