Mayotte, 49.3, retraites... Ce qu'il faut retenir de l'interview de François Bayrou sur France 2
Après une réunion au sommet des forces politiques à Matignon, auxquelles le Premier ministre a proposé d'entrer au gouvernement et de rouvrir des discussions sur les retraites, François Bayrou était l'invité jeudi 19 décembre de l'émission politique "l'Évènement" sur France 2.
Voici ce qu'il faut retenir de son interview.
Appel à une reconstruction rapide à Mayotte
"Je pense qu'il faut se fixer un délai beaucoup plus bref que les cinq années" de la reconstruction de Notre-Dame – une comparaison faite par Emmanuel Macron depuis Mayotte –, a indiqué François Bayrou. "Je dis peut être deux ans. J'espère qu'on y arrivera. C'est une tâche surhumaine, immense", a-t-il ajouté.
Pas de 49.3 "sauf s'il y a blocage absolu sur le budget"
"Je n'utiliserai pas le 49.3, sauf s'il y a blocage absolu sur le budget [...]. Je souhaite le plus de dialogue possible. Et sur les autres textes, je n'utiliserai pas le 49.3, sauf catastrophe", a déclaré le Premier ministre, s'adressant aux partis "dans l'opposition" mais qui "acceptent de dialoguer" et de ne pas renverser son gouvernement.
Une autre solution que le report de l'âge à 64 ans
Interrogé pour savoir s'il y avait une autre solution que le report de l'âge à 64 ans, le Premier ministre a répondu : "Oui, je crois", en rappelant qu'il avait été "un militant de la retraite à points". "On peut trouver une organisation différente, mais il va aussi falloir se poser la question du financement", a prévenu François Bayrou, qui a proposé jeudi après-midi aux forces politiques et aux partenaires sociaux de rouvrir une discussion sur les retraites pendant neuf mois, mais "sans suspendre" la réforme de 2023, "parce que, quand on suspend, évidemment, on ne reprend jamais".
Un soutien appuyé à Bruno Retailleau
"Je pense que M. Retailleau a montré ces dernières semaines et derniers mois qu'il avait trouvé des décisions et des orientations qui répondaient à une partie de ce que l'opinion demande", a-t-il précisé, alors que le maintien de Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur irrite le PS, avec qui François Bayrou cherche à nouer un accord de non-censure.
- L'espoir de l'adoption d'un budget "à la mi-février"
"Moi j'espère qu'on peut l'avoir à la mi-février. Je ne suis pas sûr d'y arriver", a déclaré le Premier ministre, qui a précisé qu'il repartirait de "la copie qui a été votée" au Parlement avant la censure du gouvernement de Michel Barnier.
De la "peine" pour Nicolas Sarkozy après sa condamnation
"J'ai affronté Nicolas Sarkozy durement dans ma vie, et quand j'ai appris ce verdict, ça m'a fait de la peine" pour "lui et pour les siens", et "je sais ce que c'est que de se trouver devant l'appareil de la justice et ce sentiment-là, je ne l'efface pas", a déclaré sur France 2 le Premier ministre, qui entretient des relations glaciales avec l'ancien chef de l'État. Lui-même a été relaxé en février dans l'affaire des assistants des eurodéputés de son parti le MoDem au Parlement européen. Le parquet a fait appel, et la date du procès en appel n'a pas encore été fixée.
Avec AFP