Champions Cup: les clubs français ambitieux à l’entame du sprint final pour le titre continental
Six clubs français ont décroché leur billet pour les 8es de finale de la Champions Cup à l’issue d’une première phase de poules sans grand frisson. Et après Clermont, qui défiait Northampton sur ses terres, ce vendredi soir, Toulon, Castres, La Rochelle, Bordeaux-Bègles et Toulouse (par ordre d’apparition) entrent dans l’arène européenne ce week-end. Avec ambition.
Toulon, pour redevenir un grand d’Europe
Sur le papier, l’affiche rappelle les grandes heures de la compétition. Un choc à Mayol entre Toulon et les Saracens, trois titres européens chacun pour un remake de la finale 2014 remporté par l’équipe de Mourad Boudjellal, en route pour le premier doublé Champions Cup-Top 14 de l’ère moderne. Sauf que les deux clubs ont connu ensuite une longue dégringolade. Et les retrouvailles de ce samedi ne seront pas aussi enflammées : les Saracens, seulement sixièmes de la Premiership, ont décidé de faire l’impasse sur la Champions Cup (sachant qu’ils pourraient croiser Toulouse dès les quarts) en laissant au repos leurs internationaux (Maro Itoje, Ben Earl, Elliot Daily, Jamie George) pour se consacrer aux joutes anglaises. Le RCT, en plein renouveau (3e du Top 14), ne fera pas de sentiments. En quête d’un premier titre européen depuis 10 ans. Retour de flamme.
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Castres, une première depuis 2002
Longtemps, il a été reproché au Castres Olympique de ne pas jouer la Champions Cup, de faire l’impasse sur cette compétition, pour se focaliser sur le Top 14. Un temps révolu, le CO s’est en effet brillamment qualifié pour les 8es de finale, avec notamment un succès de prestige sur la pelouse des Saracens. Participant aux phases finales de la compétition européenne pour la première fois depuis… 2002. Une éternité. Ce groupe tarnais, consistant et efficace en Top 14 (5e), va donc découvrir ce samedi le parfum des matchs éliminatoires sur la scène européenne.
Ce qu’a reconnu l’entraîneur Xavier Sadourny dans Midi Olympique : « Le CO, culturellement, n’est pas trop emballé par cette compétition à la base mais c’est très bien pour notre groupe de joueurs, pour notre club. Et on a besoin de ces matchs-là pour continuer à progresser. » Méfiance, les Italiens de Trévise et leurs nombreux internationaux (Menoncello, Lamaro, Cannone, Negri) ne sont pas de simples faire-valoir. Comme en témoigne leur victoire récente sur le Stade Rochelais.
La Rochelle, chasser les idées noires
Le monstre rochelais a pris du plomb dans l’aile. Après avoir disputé cinq finales en trois ans, les Maritimes connaissent depuis la saison dernière un sérieux contrecoup. Avant de défier les Irlandais du Munster, ce samedi, les Rochelais restent sur huit matchs sans victoire (sept défaites, un nul) depuis le 4 janvier. Si ce 8e de finale marquera les retrouvailles de Ronan O’Gara avec son ancienne province, pas sûr que La Rochelle, à la peine en Top 14 (seulement 10e), voudra se relever dans la compétition qui a fait du club un (très) grand d’Europe. Après le revers concédé à Clermont, l’entraîneur adjoint Rémi Talès ne pouvait que constater : « On ne peut que baisser la tête, tous les choix qu’on a faits se sont retournés contre nous, alors on va retourner travailler… Il y a tout de même quelques points positifs et il faut s’appuyer là-dessus pour basculer sur le match contre le Munster, dans une autre compétition. » Réveil attendu.
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UBB, la voie dégagée
Un palmarès à garnir. Bordeaux-Bègles a terminé cette saison en tête de la phase de poules, ce qui lui donne l’avantage de recevoir jusqu’en demi-finale. À condition de ne pas tout gâcher. L’an dernier, les Galactiques de l’UBB avaient enflammé la compétition avant d’être pris à leur propre jeu et de trébucher en quarts contre les Harlequins londoniens (41-42). Les protégés de Yannick Bru, finalistes malheureux du dernier Top 14, ont à l’évidence tourné la page, mais ils vont devoir prouver qu’ils ont gagné en maturité au moment d’aborder ce sprint final. Privés de Louis Bielle-Biarrey, laissé au repos ce dimanche, les Girondins retrouvent les Nord-Irlandais de l’Ulster, qu’ils avaient étrillé cette année 40-19 à Belfast. Après la défaite concédée le week-end dernier face au Racing, le manager girondin avait reconnu que son équipe a « un chantier important pour être plus costaud, plus efficace et en ligne avec nos objectifs ».
Toulouse, l’ogre jamais rassasié
Une nouvelle fois, le Stade Toulousain fait figure de grand favori pour se succéder au palmarès et décrocher un septième titre dans la compétition. Pour cela, les joueurs d’Ugo Mola devront se défaire des Anglais de Sale, cinquièmes de Premiership, ce dimanche. Une première étape à domicile largement à la portée des Rouge et Noir, qui devront se déplacer ensuite pour les autres matchs éliminatoires. Impériale en Top 14, l’équipe la plus titrée du rugby français devra néanmoins composer sans son maître à jouer et meilleur rugbyman du monde, Antoine Dupont, blessé au genou. « C’est un garçon qui nous manque terriblement, mais une fois qu’on a dit ça, on ne va pas déclarer forfait, avance le manager Ugo Mola. On va essayer de s’accrocher et peut-être que, sans lui, on est beaucoup moins dangereux, mais peut-être aussi qu’on va se comporter un peu différemment. » L’appétit de l’ogre toulousain grandit chaque année à l’approche du banquet final.