En conférence de presse, Raphaël Glucksmann cible, sans le nommer Jean-Luc Mélenchon
Entre Raphaël Glucksmann et la France Insoumise, «le 1er mai, c’est pas gai», comme le chantait Brassens. Ce mercredi à Villeurbanne, dans une conférence de presse improvisée, le candidat PS-Place publique a vertement critiqué, sans le nommer directement, Jean-Luc Mélenchon. Une prise de parole organisée quatre heures après son éviction du cortège de la manifestation du 1er mai à Saint-Étienne, par quelques dizaines de militants des jeunesses communistes de la Loire.
Quelques heures plus tôt, Raphaël Glucksmann avait mis en cause le parti insoumis : «On va voir qui c'est. Ce qui est sûr, c'est qu'il y avait des drapeaux de partis politiques. Il y avait des drapeaux de Révolution permanente et de la France insoumise». Presque en simultané, depuis Paris, Jean-Luc Mélenchon avait condamné «l'expulsion» du candidat tout dénonçant les accusations de ce dernier : «Il aurait dû réfléchir avant de parler et d'accuser La France Insoumise qui est le confort que ces gens se donnent à toutes circonstances».
Avant de monter sur la scène de son meeting à Villeurbanne, Raphaël Glucksmann est revenu sur l’incident du matin-même. «Nous voulions marquer notre soutien à la lutte des travailleurs de Casino. Mais des groupuscules violents nous ont pris à partie», a-t-il fustigé. Le candidat des socialistes a dénoncé le lien entre cet épisode violent et «les campagnes de calomnies orchestrées sur les réseaux sociaux par certains partis politiques et certains dirigeants politiques». Interrogé par une journaliste sur la responsabilité de Jean-Luc Mélenchon, l’eurodéputé a demandé à l’Insoumis en chef «d'arrêter cette brutalisation du débat public. D'arrêter d'utiliser la violence verbale. (...) Quand on utilise la violence verbale, cela se traduit toujours par de la violence physique».
Poursuivant sa critique à peine voilée du triple candidat à la présidentielle, Raphaël Glucksmann a déclaré être inquiet «du phénomène de brutalisation des mœurs en France. Du phénomène de violence d'utilisation du corps social. Inquiet du fait, par culte du buzz, de cultiver l'outrance en permanence dans le discours public». Pour lui, «ce rapport ambigu à la violence, ce culte de l'outrance dessert non seulement la gauche française mais la démocratie dans son ensemble».
Celui qui porte les couleurs des socialistes a conclu sa prise de parole en désignant son «adversaire principal : l'extrême en droite à 40% dans les sondages». Déplorant que «certains partis de gauche aient décidé de cibler» non pas «l’extrême droite mais sa campagne», Raphaël Glucksmann s’est montré offensif :«Personne ne nous fera dévier de ce cap. Personne ne nous fera baisser la tête. Personne ne nous empêchera de nous battre pour plus de solidarité dans notre démocratie», a-t-il martelé.
Une chose est sûre : entre ces anciens partenaires de la Nupes, la fin de campagne s’annonce très tendue. Mardi 30 avril, en meeting à Grenoble, la tête de liste mélenchoniste Manon Aubry avait dénoncé «la troïka» formée par «Macron, Glucksmann et Bellamy». Dans cette optique, la députée insoumise Élisa Martin avait érigé l’essayiste en «coqueluche bobo parisienne des médias».