«Bloquer le pays n'est pas un objectif, mais un moyen d’obtenir des décisions», estime le président de la FNSEA
«On n’est pas là pour embêter les Français (...) mais on n’a pas le choix, on est obligé d’y aller», a lancé Arnaud Rousseau, le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), ce mercredi matin. Invité de la matinale de France 2, le syndicaliste a évoqué une «colère inédite pour le monde agricole». «Ça fait très longtemps qu’on n’a pas eu un tel niveau d’engagement», a-t-il assuré, expliquant que les agriculteurs voulaient désormais que «les décisions soient prises». «On a tellement empilé de contraintes ces dernières années qu’aujourd’hui, la liberté de l’agriculteur est remise en cause», a-t-il expliqué.
Concernant les mobilisations à venir, Arnaud Rousseau a affirmé que «près de 85 départements» allaient «mener des actions, d’ici vendredi, de manière continue ou sporadique». «Parce qu’il faut tenir dans la durée et c’est tout l’enjeu de ce rapport de force (...) tout le monde va sortir à un moment ou à un autre (...) il n’y a pas d’esprit de recul, il faut maintenant qu’on aille vite», a-t-il poursuivi, appelant à ne surtout «pas utiliser la violence». Selon lui, «le sujet n’est pas : “est-ce que ça va monter”, car c’est déjà fait, ça va monter, on le sait, tous les départements nous ont renvoyé les lieux d’intervention en lien avec les préfectures».
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«On n’est pas là pour embêter les Français»
Mais bloquer le pays n’est pas pour autant un objectif, assure Arnaud Rousseau, qui y voit plutôt «le moyen d’obtenir rapidement des décisions». Et s’il assure que les agriculteurs ne sont «pas là pour embêter les Français» et «préféreraient être sur leur ferme», le président de la FNSEA estime que maintenant «que la mèche est allumée», ces derniers iront «jusqu’au bout». «Il n’y a pas d’esprit de recul», a-t-il répété, alors que «le bon sens paysan est tous les jours un peu plus attaqué». «Chose que les agriculteurs ne le supportent plus».
Selon lui, ce qui calmera définitivement les choses, c’est justement qu’ils aient l’assurance «que les choses vont changer», «pas seulement avec des déclarations mais avec des mesures très concrètes». «Et pas simplement une mesure, un point spécifique, mais l’état d’esprit qui prévaut», poursuit-il affirmant que les agriculteurs sont empêchés «dans leur liberté d’entreprendre», en raison de normes certes «nécessaires» mais «accumulatives». Et de lancer : «on ne peut pas corréler notre métier avec des mesures administratives, ça ne peut pas fonctionner».
Et «si les choses ne devaient pas être entendues» et «si finalement, il y avait une forme de mépris ou d’incapacité à répondre» à leurs requêtes, Arnaud Rousseau n’a «pas exclu l’option» de mener une action nationale à Paris. Mais pas dans l’immédiat. «À ce stade, ce qui compte, c’est d’occuper le terrain pour montrer que partout en France, la colère est là et ensuite, obtenir rapidement des réponses», a-t-il conclu.