«L’État de droit n’est pas intangible ni sacré» : après les déclarations de Retailleau, Braun-Pivet se dit «assez inquiète»

«L’État de droit n’est pas intangible ni sacré» : après les déclarations de Retailleau, Braun-Pivet se dit «assez inquiète»

Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale et députée Ensemble pour la République des Yvelines. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Dans une interview accordée ce dimanche au JDD, le ministre de l’Intérieur a estimé que «l’État de droit, ça n’est pas intangible ni sacré». Selon lui, «la source de l’État de droit, c’est la démocratie, c’est le peuple souverain».

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Lui qui s’est «juré de dire la vérité aux Français, de façon brutale, non diplomatique» sera allé jusqu’à brusquer la présidente de l’Assemblée nationale. En déclarant que «l’État de droit, ça n’est pas intangible ni sacré» dans le JDD ce dimanche, Bruno Retailleau a vivement fait réagir Yaël Braun-Pivet, qui tire désormais la sonnette d’alarme. «J’ai été assez inquiète hier lorsque j’ai vu les déclarations du ministre de l’Intérieur», a-t-elle fait savoir ce lundi matin sur France 2. Avant de répliquer : «Lorsque la situation est tendue, lorsqu’il y a des crises, il ne faut surtout pas remettre en cause l’État de droit. C’est ce qui protège notre démocratie». Une déclaration qui fait écho au meurtre de Philippine, 19 ans, dont le corps a été retrouvé le 21 septembre dans le bois de Boulogne. Le principal suspect est un ressortissant marocain âgé de 22 ans, visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et déjà condamné à sept ans de prison pour viol.

Tenant d’une ligne de fermeté absolue en matière de sécurité et d’immigration, le nouveau locataire de la place Beauvau a pour sa part estimé que «quand les règles sont défaillantes, il faut les changer».  Aussi, s’il rappelle que l’État de droit repose sur «un ensemble de règles, une hiérarchie des normes, un contrôle juridictionnel, une séparation des pouvoirs», Bruno Retailleau estime que sa source doit rester «la démocratie» et «le peuple souverain». Une vision que ne partage pas la présidente du perchoir. Bien que favorable à «faire évoluer les lois», elle considère qu’«il ne faut pas toucher à nos lois fondamentales». «Ce n’est vraiment pas le moment de tout chambouler», a-t-elle insisté.