La comédienne estime qu’il faut davantage « se projeter dans les histoires de ces gens qui se déracinent » en abandonnant « leur famille, leur terre, leur culture ».
Passer la publicité Passer la publicitéC’est une autre façon de marcher sur les pas de Signoret. À l’instar de l’épouse d’Yves Montand qui s’était emparée de la cause des boat people il y a cinquante ans, Marina Foïs a fait part de son indignation sur RTL. Dans l’émission « Le Journal inattendu », l’actrice, qui prête ses traits à Simone Signoret dans le film Moi qui t’aimais, s’est exprimée pour dénoncer un manque d’« empathie » à l’égard des migrants.
« On vit à une époque où l’on parle beaucoup de bienveillance et d’empathie, et je ne comprends pas le problème empathique vis-à-vis du sort des migrants. Surtout en France, où l’on est attaché à notre culture, à notre terre, à nos régions. Pourquoi est-il compliqué de se projeter dans les histoires de ces gens qui se déracinent ? », s’interroge Marina Foïs. L’actrice avait incarné à l’écran une habitante de Calais tombée amoureuse d’un migrant, dans Ils sont vivants (2022), adaptation d’un roman autobiographique de Béatrice Huret. Celle-ci racontait comment elle avait aidé son compagnon iranien à traverser la Manche, ce qui l’avait conduit devant les tribunaux. Elle avait été dispensée de peine par la justice.
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Passer la publicité«L’exil est une identité très forte»
« Ils abandonnent leur famille, leur terre, leur culture, c’est un déchirement. Parce qu’ils n’ont sans doute pas le choix. Pourquoi n’ont-ils pas les perspectives que nous, nous nous accordons ? (...) Comment fonctionne le principe de hiérarchisation de l’être humain, qui fait que l’un a le droit à une vie décente, et pas l’autre ? », s’alarme Marina Foïs. Selon elle, la « submersion migratoire » est un épouvantail destiné à susciter la peur. En janvier, l’usage de cette expression - un « sentiment de submersion » - par François Bayrou avait divisé la classe politique.
« Je viens d’une famille d’exilés, ma mère est la première à avoir la nationalité. L’exil est une identité très forte », a estimé la comédienne. Celles de Moi qui t’aimais, de La Femme la plus riche du monde, inspiré de l’affaire Bettencourt, et de Classe moyenne . La lutte des classes sous le soleil du Gard et sous forme de comédie grinçante.
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Dans Le Figaro, la comédienne franco-italienne, qui a aussi des origines allemandes, russes et égyptiennes par ses grands-parents, éclairait son histoire familiale. « Foïs, c’est sarde. Mon père n’a jamais pris le temps de devenir français si bien que j’ai la double nationalité. Je suis une fille de soixante-huitards. (...) Famille bourgeoise très ouverte, installée à Orsay, dans le 91, RER B. Mon héros, c’est mon grand-père, Paolo Foïs, un architecte italien génial qui a dessiné la première boutique Hermès à Milan. »