États-Unis : déboulonnée en 2020, la statue d'un général sudiste va être restaurée et réinstallée
La statue d'Albert Pike, général sudiste pendant la guerre de Sécession (1861-1865), va faire son retour à Washington, a annoncé lundi 4 août le service des parcs nationaux. En 2020, le monument avait été déboulonné et endommagé par des manifestants antiracistes. Il sera "restauré et réinstallé", cinq ans après avoir été "renversé et vandalisé lors d'émeutes en juin 2020", selon un communiqué de l'institution fédérale.
Albert Pike (1809-1891), soldat, mais également juriste et écrivain, était la seule figure militaire sudiste à avoir son monument dans la capitale des États-Unis. Sa statue devrait retrouver sa place dans un parc de Washington en octobre. Cette "réhabilitation fait partie des responsabilités fédérales juridiques en matière de préservation du patrimoine historique et découle des derniers décrets présidentiels destinés à embellir la capitale et réinstaller des statues", ont précisé les parcs nationaux, dépendants de l'administration Trump.
Un déboulonnage jugé "honteux" par Trump
Fin mars, Donald Trump avait pris deux décrets "pour rendre le district de Columbia (Washington) sûr et magnifique" et "pour rétablir la vérité et le bon sens dans l'histoire américaine". En juin 2020, alors qu'il achevait son premier mandat, le milliardaire conservateur républicain avait qualifié le déboulonnage de la statue de Pike de "honte pour notre pays", accusant alors la police de la capitale, très majoritairement démocrate, de passivité.
Des manifestants avaient mis à terre le monument à l'aide d'une corde, puis tenté de l'incendier en scandant le slogan du mouvement antiraciste afro-américain "Black Lives Matter". Cette destruction avait eu lieu en fin de rassemblements et commémorations du 155e anniversaire du "Juneteenth" (contraction en anglais de "juin" et de "dix-neuf"), date de 1865 où les derniers esclaves avaient été libérés au Texas, et dont l'ancien président Barack Obama (2009-2017) a fait un jour férié aux États-Unis.
De nombreux monuments érigés à la gloire de personnalités du camp confédéré pendant la guerre de Sécession avaient été démolis au printemps 2020. Quelques jours après la mise à terre de la statue de Pike, des manifestants avaient tenté de faire de même avec celle du 7e président américain Andrew Jackson (1767-1845), qui soutenait l'esclavage, et dont Donald Trump est un fervent admirateur.
Ce mouvement de déboulonnage de statues et monuments en l'honneur de personnages esclavagistes avait fait tache d'huile à la suite de l'immense émotion et des manifestations consécutives à la mort de l'Afro-Américain George Floyd, asphyxié en mai 2020 par un policier blanc.