Un policier condamné à la prison pour vol et agression sexuelle
Un jeune policier rémois jugé pour vol et agression sexuelle dans l'exercice de ses fonctions a été condamné mercredi 23 octobre à quatre ans de prison dont deux fermes par le tribunal correctionnel de Reims. Le parquet avait requis quatre ans, dont trois ans ferme. Une obligation de soins ainsi qu'une peine complémentaire d'interdiction définitive d'exercer la profession de policier ont également été prononcées. Comparaissant libre, il a été placé sous mandat de dépôt.
Membre d'un équipage de police secours, le gardien de la paix de 27 ans, père de famille, a été reconnu coupable de deux séries de faits en l'espace de neuf mois. Les premiers remontent au 27 novembre 2023 lorsqu'il est intervenu avec deux autres collègues dans le cadre d'un conflit impliquant un père de famille alcoolisé et armé d'un couteau. Son épouse, une mère de quatre enfants originaire du Kosovo, avait accusé le policier de l'avoir isolée dans une pièce, de lui avoir dérobé 250 euros, et de lui avoir dit de se déshabiller, en lui touchant les seins. Une enquête de l'IGPN avait été déclenchée. La deuxième victime est une Roumaine de 20 ans. En tenue, le policier s'est présenté seul chez elle et lui a fait signe de soulever sa robe. Face à son refus, il était parti. La victime avait pris une image de son visage.
«Des cibles faciles»
«Je ne sais pas expliquer comment je peux être victime de ces deux accusations», s'est défendu le policier, contestant «formellement» les faits. Ces deux femmes «ont une chose en commun : elles sont dans une situation de fragilité, ce qui en fait des cibles faciles», a résumé Me Agnès Mercier, avocate de la première victime, repartie vivre au Kosovo. À l’inverse, l'avocat de la défense, Me Mourad Benkoussa a pointé des contradictions dans les témoignages. «On va me dire qu'il n'y a pas de fumée sans feu», a-t-il regretté, plaidant pour que le doute profite au policier.
L'audience a révélé que ce dernier, alors qu'il était à l'école nationale de police, avait déjà fait l'objet d'un rappel à la loi pour des comportements déplacés à l'encontre de jeunes filles de sa promotion, et qu'il avait déjà été sanctionné en 2020 à la suite d'une procédure de l'IGPN pour «comportement indigne».