Ce Crépuscule d’un dieu est le texte qui manquait à l’abondante littérature suscitée par le passage sur terre de la comète Noureev: le récit, par son médecin, des dernières années de sa vie. Michel Canesi, dermatologue et écrivain, a pris le temps. Trente et un ans en séparent la publication du décès du danseur. Sans doute la distance nécessaire pour revisiter des souvenirs traumatiques sans qu’ils ternissent par leur noirceur la personnalité du danseur que Canesi restitue de manière savoureuse.
Lorsqu’il le rencontre, il est jeune diplômé en dermatologie et en vénérologie et exerce à l’Institut Arthur Vernes, rue d’Assas, à Paris. C’est là qu’il se heurte à une pathologie qui se traduit par «l’apparition de plaques rouges sur le corps, associées à des infections multiples» rapidement fatales. Le sida est là, calvaire pour ses victimes, mais aussi pour les médecins, incapables de garder vivants toute une population de jeunes gens.
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Dans ce maelstrom de mort, le jeune médecin n’est pas peu…