Trump au Moyen-Orient : entre diplomatie d’État et "family business"

Donald Trump a entamé une tournée au Moyen-Orient avec pour première étape Riyad, où se tient un grand forum économique rassemblant des géants de la tech, comme Elon Musk, Mark Zuckerberg ou encore Sam Altman. L’objectif affiché : renforcer les partenariats stratégiques avec les monarchies du Golfe. L’Arabie saoudite prévoit notamment d’investir jusqu’à 600 milliards de dollars aux États-Unis, en échange, entre autres, d’un feu vert américain à des projets de nucléaire civil.

Mais derrière cette vitrine diplomatique, plusieurs deals soulèvent des interrogations. À commencer par ceux de la Trump Organization, dirigée par les fils du président. Eric Trump a récemment multiplié les visites dans la région pour lancer ou promouvoir des projets immobiliers : une Trump Tower à Dubaï, une autre à Djeddah, un complexe hôtelier au Qatar, ou encore des terrains de golf à Oman.

Les fils Trump sont également actifs dans les cryptomonnaies. Ils ont fondé World Liberty Financial, une entreprise qui a reçu deux milliards de dollars du fonds souverain d’Abou Dhabi. Ce projet est co-dirigé avec les fils de Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, également promoteur immobilier. Or, ce dernier a lui aussi des liens financiers avec le Qatar, qui a racheté l’un de ses hôtels new-yorkais pour plus de 600 millions de dollars en 2023.

Autre acteur clé de la galaxie Trump : Jared Kushner. Le gendre de l’ancien président et ancien artisan des Accords d’Abraham a fondé un fonds d’investissement, Affinity Partners, qui gère cinq milliards de dollars, dont deux milliards directement investis par le fonds souverain saoudien.

Interrogée sur de possibles conflits d’intérêts, la Maison Blanche a sèchement écarté les critiques. Quant à Donald Trump lui-même, il assume pleinement cette proximité : le Qatar vient de lui offrir un Boeing flambant neuf. "Seul un idiot refuserait un tel cadeau", a-t-il lancé.