«On ne reprend pas un vieux pot qui a déjà servi.» Le pot en question est une jeune femme, Santosh, héroïne éponyme du premier long-métrage de fiction de Sandhya Suri, présenté au Festival de Cannes dans la section Un certain regard. Son mari, gardien de la paix dans une région rurale du nord de l’Inde, a été tué lors d’émeutes. La belle-famille n’est pas tendre avec la veuve, sommée de quitter son appartement. Un décret gouvernemental offre néanmoins la possibilité d’hériter d’un poste de la fonction publique après la mort de son conjoint. Ce «recrutement compassionnel» permet à Santosh d’enfiler l’uniforme de son défunt époux.
La policière a tout juste le temps d’apprendre les ficelles de ce métier majoritairement masculin (pots-de-vin, je-m’en-foutisme), qu’un père vient signaler au commissariat la disparition de sa fille. L’inspecteur, goguenard: «Tu l’as bien cherchée dans les champs? Elle a dû aller chier.» En réalité, elle a été violée et assassinée. Son cadavre est retrouvé au fond…