Le Grand Palais veut faire la fête et le plein tout l’été

Ça ne s’était pas encore produit. Le Grand Palais, ouvert l’été et en partie gratuitement : Didier Fusilier en avait fait le pari dès sa prise de fonctions à la tête de l’établissement en août 2022, craignant toutefois de ne pas avoir les moyens financiers pour le faire. Or le vaisseau a bien décollé depuis un an. Le coup d’envoi de son premier été, après les JO, est pour bientôt : entre le 6 et le 20 juin, sept évènements vont être inaugurés. On a peine à y croire : le chantier de la nef a certes été terminé à temps pour les Jeux olympiques, mais le bâtiment reste une ruche où plusieurs équipes de 600 ouvriers s’activent de 5 heures du matin à tard dans la nuit.

Certains coulent le béton dans des coffrages pour les escaliers, d’autres posent délicatement des tesselles sur le sol, d’autres glissent des gaines entre les cloisons (sols et murs, il y a tout 46 km de gaines dans le Grand Palais), d’autres encore restaurent des trompe-l’œil, dressent des cloisons dans les salles dédiées aux expositions du Centre Pompidou, enduisent le sol de résine... Quant au jardin, désormais domaine du Grand Palais, côté square Jean-Perrin, il est en friche. C’est dire si on met les bouchées doubles. Mais la visite du monument tel quel laisse deviner les perspectives inédites qui vont enchanter les curieux : de la rotonde du Palais de la Découverte, on découvrira la nef et la verrière, tandis que l’entrée par le square Jean-Perrin, traversant un hall d’accueil permettra d’accéder à gauche aux galeries du Centre Pompidou, à droite au Palais de la Découverte, et tout droit au jardin côté Seine communiquant avec un espace de jeux pour les enfants.

Funambules à travers la nef

Si le Palais de la Découverte ouvre intégralement dans un an seulement - à l’exception d’une exposition sur l’IA à partir du 11 juin -, le reste du bâtiment est attendu pour un démarrage orchestré en feu d’artifice estival dès le 6 juin. Première fusée : l’artiste brésilien Ernesto Neto, avec une installation monumentale en crochet, écorce, terre et épices. L’évènement, gratuit, occupe la partie droite de la nef. Sur les balcons autour, quatre peintres brésiliens montrent leurs œuvres, dont Antonio Oba, dont le Cantor de Coral fait l’affiche de l’exposition Corps et âme à la Fondation Pinault.

Seconde fusée : du 6 au 8 juin, devant 1 400 spectateurs assis ou couchés, Nathan Paulin et sept funambules marcheront au ciel de la verrière, tandis que les acrobates de la compagnie XY danseront avec les chanteurs de la maîtrise de Radio France (25 euros). Le spectacle, orchestré par Rachid Ouramdane et Chaillot, occupera le centre de la nef (35 euros). La troisième fusée, toujours le 6 juin, s’appelle Euphoria : une exposition de structures gonflables à gauche de la nef (22 euros). « On attend des œuvres de Philippe Parreno et probablement de Marina Abramovicz », se réjouit Didier Fusilier.

Autre évènement gratuit lancé le 6 juin : dans le salon d’honneur, une installation qui explore art, design et architecture par le studio Ossidiana. Elle se conjugue avec un jeu vidéo permettant de se transformer au choix en fleur ou chauve souris pour explorer les lieux. Un autre bouquet de fusées d’artifice est lancé le 11 juin : les expositions Art brut du Centre Pompidou, qui prend ses marques pour cinq ans, Tapisseries royales, tissées par les manufactures des Gobelins, de Beauvais et les ateliers d’Aubusson sur des cartons d’artistes danois pour le roi et la reine du Danemark. Nouvelle réjouissance, théâtrale cette fois, Mohamed El Khatib rejoue du 13 au 29 juin ses pièces au centre de la nef de Stadium à La Vie secrète des vieux. Et dévoilent quelques-unes de ses installations.

La fête se poursuit tout l’été avec bal Rio le 5 juillet, Parade brésilienne le 6, (entrées gratuites) ou Amala Dianor le 8 (25 euros)... « Les spectacles ne se termineront pas ; aussitôt achevés, la musique prendra les lieux, des clubbeurs rejoindront les spectateurs et on pourra danser toute la nuit, dit Didier Fusilier. J’ai voulu qu’on puisse vivre les couchers de soleil et la beauté de la nuit sous la verrière: même quand il fait nuit il ne fait pas noir, la lumière de la nuit y est magnifique. »