Guerre commerciale : la Chine prête à aller "jusqu'au bout", demande le "respect" aux États-unis

Le bras de fer commercial est bel et bien engagé entre la Chine et les États-Unis. Pékin a promis mardi 8 avril de combattre les droits de douane américains "jusqu'au bout", malgré la menace de Donald Trump de nouvelles surtaxes. Les autorités chinoises ont aussi appelé l'administration américaine à montrer du "respect" si elle souhaite véritablement entamer des discussions commerciales.

"Si les États-Unis veulent vraiment dialoguer, alors ils devraient faire preuve d'une attitude basée sur l'égalité, le respect et la réciprocité", a indiqué lors d'un point presse régulier Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. "Si les États-Unis ignorent les intérêts des deux pays et de la communauté internationale et persistent à lancer une guerre des droits de douane ou une guerre commerciale, la Chine les combattra jusqu'au bout", a-t-il souligné.

L'Union européenne s'est quant à elle vue opposer une fin de non-recevoir par Donald Trump à sa proposition pour échapper aux droits de douane américains.

L'administration américaine assure rester ouverte à la négociation, et les Bourses asiatiques, sont pour la plupart reparties à la hausse mardi, reprenant leur souffle après plusieurs séances de plongeon à l'image du choc que représente pour l'économie mondiale l'offensive commerciale lancée par le président américain. Tokyo a ainsi clôturé en hausse de 6,02 %.

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Les Bourses restent fébriles

Mais les marchés mondiaux sont pour l'instant loin de compenser les milliers de milliards de dollars de valeurs boursières partis en fumée depuis "le jour de la libération", le 2 avril, quand Donald Trump a annoncé des droits de douane visant les importations de la plupart des pays dans le monde.

Les marchés restaient fébriles au lendemain d'une dégringolade généralisée. Si les Bourses européennes étaient attendues en hausse à l'ouverture, et que Hong Kong, Tokyo et Séoul remontaient un peu la pente, les indices reculaient en Indonésie, au Vietnam et en Thaïlande.

Les risques liés à l'escalade d'une guerre commerciale tous azimuts persistent, Donald Trump reprochant à Pékin de ne "pas avoir pris en compte [son] avertissement [...] de ne pas répliquer".

Il a brandi la menace d'imposer dès mercredi des taxes additionnelles à hauteur de 50 % sur les importations chinoises si Pékin persiste à vouloir appliquer des droits de douane supplémentaires de 34 % aux produits américains.

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Pékin refuse "la pression, les menaces et le chantage"

"La Chine n'acceptera jamais cela", a déclaré un porte-parole du ministère du Commerce. "Si les États-Unis insistent dans cette voie, la Chine les combattra jusqu'au bout", a-t-il ajouté, répétant cependant préférer un "dialogue" avec Washington.

Pékin refuse "la pression, les menaces et le chantage" américains, a ensuite dit un représentant du ministère des Affaires étrangères.

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà frappé les produits chinois d'une surtaxe additionnelle de 20 %. Elle doit passer à 54 % dès le 9 avril, avec les +34 % annoncés la semaine dernière.

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Les analystes s'attendent à voir les économies tanguer sévèrement en raison de cette guerre commerciale, qui pourrait se traduire par des prix plus élevés, plus de chômage et moins de croissance.

Donald Trump affirme que la première économie mondiale est "pillée" par le reste du monde, c'est pourquoi il a décidé de ce taux additionnel de 10 % sur tous les produits importés aux États-Unis, entré en vigueur samedi avec quelques exceptions, comme l'or et l'énergie.

Ces barrières douanières doivent être relevées dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l'Union européenne (à 20 %) et le Vietnam (à 46 %).

Le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a expliqué sur Fox News que les droits de douane annoncés le 2 avril servaient à placer les États-Unis en position de force. Il a assuré qu'une fois que des assurances seraient reçues des autres pays sur la manière dont ils comptent ouvrir davantage leurs marchés aux produits américains, "le président Trump sera prêt à négocier".

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Il a précisé que "50, 60, peut être près de 70 pays" avaient contacté l'administration américaine pour discuter, relevant que le Japon aurait "la priorité" dans toute négociation en raison de la réaction rapide de Tokyo et de ses liens avec les États-Unis.

Avec AFP