On prend presque les mêmes et on recommence. Un peu plus de vingt ans après Trois Zéros, le réalisateur Fabien Onteniente remet la balle au centre avec Gérard Lanvin, Isabelle Nanty et Stomy Bugsy, flanqués de nouveaux coéquipiers de leur niveau (Didier Bourdon, Kaaris, Paul Deby). Objectif identique : se moquer en connaisseur du milieu du foot. Donc du PSG. Avec des clichés obligatoires : le Brésilien de service aux cheveux décolorés, meilleur sur la piste d'une boîte de nuit bouteille à la main que sur le terrain balle au pied ; les agents, scouts et communicants aux pratiques douteuses ; les graines de champions d'une naïveté confondante, etc. Mais Fabien Onteniente est à la fois un pragmatique et un rêveur un peu nostalgique.
Comme des millions de Français, il ne peut s'empêcher de continuer à aimer le foot. Celui du regretté Didier Roustan, avant l'ère du foot business. Celui des émissions de Pierre-Louis Basse naguère. Celui de l'AJA de Guy Roux. Celui qu'on commente malgré tout chaque matin dans les bistrots de France depuis des décennies en se disant que, là aussi, « c'était mieux avant ». Si le cinéaste décrit dans 4 Zéros les turpitudes d'un monde de puissants où l'argent, le cynisme et les mauvais sentiments coulent à flots, c'est à la manière d'un Molière : en se plaisant surtout à mettre en scène les petits, les victimes, les insolents, les rebelles – qui vont bousculer l'ordre footballistique établi.
Si le cinéaste décrit dans « 4 Zéros » les turpitudes d'un monde de puissants où l'argent, le cynisme et les mauvais sentiments coulent à flots, c'est à la manière d'un MolièreDu jeune prodige comorien manipulé et trompé à la famille de Portugais tenant un restau sans client au bord d'une trois-voies de la France périphérique avec un père qui se prend pour Bocuse, une mère trop sensible et un fils qui pense que découvrir « une pépite » sur un terrain de banlieue suffit à faire fortune, ils feront de leur candeur et de leurs illusions des armes… désarmantes. Il y a dans cette comédie une fraîcheur et une sincérité réjouissantes, portées par quelques saynètes et répliques percutantes. De quoi faire oublier le surjeu de Gérard Lanvin, des scènes de foot trop rares et trop rapides, et la scandaleuse sous-exploitation de la divine Pauline Lefèvre.