Sécheresse : comment la police de l'environnement fait-elle respecter les restrictions d’eau ?
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Un coup d'œil à gauche. Un autre par-dessus ce muret. Des policiers de l'environnement traquent les remplissages de piscines ou les pelouses trop vertes. Car à Rivesaltes, comme dans une bonne partie des Pyrénées-Orientales, on est en crise sécheresse. Les habitants ont interdiction d'arroser leurs pelouses, de remplir leur piscine ou de laver leur voiture.
Inerdiction de remplir sa piscine
Pas de problème chez un couple. Un agent leur rappelle quand même les règles. "Vous avez une piscine, rajouter de l’eau, c’est interdi", lance Gilles Caffort, agent de l’Office Français de la Biodiversité. Interdit, enfin presque. Il existe des exceptions qui compliquent la tâche des agents. Il n'est pas interdit, par exemple, de rajouter de l'eau pour éviter la prolifération de moustiques, invérifiable. "Si la personne qu'on voit en train de remetrre de l'eau nous dit qu'il le fait parce qu'il y avait une prolifération de moustiques, on ne pourra rien dire", explique Gilles Caffort.
Des piscines, il y en a beaucoup à contrôler dans le département et de nouvelles se construisent régulièrement. Car pour continuer à vendre des bassins malgré les restrictions, les constructeurs ont trouvé une parade qu'ils ne souhaitent pas nous dévoiler. Personne ne veut dévoiler le secret. Les équipes de France Télévisions ont donc décidé d'aller à leur rencontre en caméra cachée pour obtenir des renseignements.
Des restrictions contournées
"On est en zone rouge. J'ai vu qu'on n'allait pas pouvoir remplir sa piscine, donc je me demandais s'il y avait des solutions", demande le journaliste. La professionnelle répond : "On peut contrer ça avec des citernes d'eau. On prend des citernes, on va chercher de l'eau dans un autre département qui n'est pas en restriction. Et vous aurez une preuve de facture qui va prouver que l'eau ne vient pas d'ici." Pas de problème, donc, pour la pisciniste d'aller se servir dans les réserves des départements voisins. Certains suggèrent même de ne pas respecter la loi et d'utiliser l'eau du robinet, malgré l'interdiction.
La ministre de la Transition écologique se contente d'en appeler à la responsabilité de chacun. "C'est un peu désespérant de voir des gens qui préfèrent remplir leur piscine quitte à faire prendre le risque à leurs voisins de ne pas avoir accès à l'eau potable", regrette Agnès Pannier-Runacher. En cas de non-respect des règles, l'amende est salée, jusqu'à 1 500 euros pour les particuliers.