«Une absurdité écologique» : l’ouverture d’une ligne aérienne entre Nîmes et Nice critiquée

Le Figaro Nice

La compagnie aérienne «L’Odyssey», filiale de «Jet Airlines», a annoncé l’ouverture de sept nouvelles lignes au départ de l’aéroport de Nîmes (Gard), dont une à destination de Nice (Alpes-Maritimes), qui suscite interrogations et critiques de la part d’élus du fait de la courte distance qui sépare les deux villes. Pour parcourir les 280 kilomètres, il faut compter un peu plus de trois heures en voiture et plus de quatre heures en train, avec une correspondance. En avion, moins d’une demi-heure devrait suffire, sans compter les contrôles de sécurité.

Les premiers vols débuteront en mai, avec des billets inférieurs à 100 euros pour un aller, a indiqué la compagnie, qui ouvrira la commercialisation dans quelques semaines. Pour l’élue nîmoise d’opposition Valérie Rouverand, «c’est indécent et irresponsable». «Je ne dis pas qu’il ne faut pas prendre l’avion, mais juste qu’il faut être raisonné», explique la présidente du parti Renaissance dans le Gard, jointe par Le Figaro.

À Nice, les élus du groupe écologiste ont suivi sa position et ont affirmé avoir écrit aux ministres de la Transition écologique et des Transports pour demander «l’annulation immédiate» de ce projet. «L’ouverture de cette liaison aérienne est une absurdité écologique, a dénoncé Juliette Chesnel Le Roux, vendredi. Ouvrir cette ligne, c’est poursuivre vers un modèle de développement insoutenable, à l’heure où tous les voyants climatiques sont au rouge», poursuit celle qui s’oppose aussi à l’extension en cours du terminal 2 à Nice.

Loi respectée

En mai 2023, une loi interdisant les vols intérieurs lorsqu’une alternative ferroviaire en moins de 2h30 et sans correspondance existe, est entrée en vigueur. Les liaisons entre Paris et Bordeaux, Nantes et Lyon, étaient concernées. Mais cette future ligne entre Nîmes et Nice ne déroge pas à cette réglementation, défendue à l’époque par l’ancien ministre Clément Beaune.

Dans un communiqué en réponse aux critiques initiales de Valérie Rouverand, des élus, dont le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier (Les Républicains) ont défendu des connexions vers «des hubs internationaux» en vantant les 116 destinations depuis Nice pour faire «venir des touristes des cinq continents». «Pour un euro investi dans l’aéroport, c’est 40 euros de retombées pour le territoire», ont-ils encore soutenu, s’appuyant sur une étude commandée par la région Occitanie. Ces élus affirment encore que l’appareil utilisé, un ATR 72-600 (70 places), «n’est pas un avion à réaction ; il l’est en cela l’un des plus vertueux du marché en matière de rejets».

Les hélices de l’avion «permettent une économie de 45% des besoins en carburant, une réduction équivalente des émissions de CO2 et une empreinte sonore réduite», explique «L’Odyssey», compagnie française qui se positionne sur les liaisons régionales. Au départ de l’aéroport niçois, une ligne vers Milan, en Italie, va également ouvrir en mai 2025.