Un vendredi midi de septembre, dans une rue animée de la capitale, la scène surprend. Les touristes flânent, les cadres pressés traversent les rues en costume et une brasserie du quartier affiche encore son ardoise du jour : «poulet basquaise, 18,90 euros». Mais à 13 heures, seules trois tables sont occupées. Le patron, en tablier noir et sourire fatigué, regarde la salle clairsemée : «Avant, à cette heure-ci, on refusait du monde. Aujourd’hui, on se bat pour remplir», lâche-t-il. Pas une surprise, partout en France les restaurants désemplissent. Inflation, télétravail, transformation des habitudes alimentaires et montée du fast-food : les maux de cette fréquentation qui décline sont bien connus.
Mais à cela s’ajoute une défiance grandissante des consommateurs, qui dénoncent un décalage entre des tarifs de plus en plus élevés et une expérience culinaire qui ne répond pas toujours à leurs attentes. «On n’a plus envie de payer pour ce qu’on pourrait faire chez soi», assène Chloé, 47 ans. Cette Parisienne…