Reconnaissance de l’État de Palestine, dans quelles conditions ? (2/3)

Face au génocide à Gaza, reconnaître ne suffit pas. Le droit international doit être respecté dans les actes, en sanctionnant la colonisation.

Insaf Rezagui

Chercheuse associée à l’Institut français du Proche-Orient (Jérusalem) et au Centre Thucydide (Paris-Panthéon-Assas)

Du 17 au 20 juin prochain se tiendra aux Nations unies, à New York, une conférence internationale coprésidée par la France et l’Arabie saoudite qui pourrait aboutir à une reconnaissance de l’État de Palestine par la France. Pour Emmanuel Macron, cette reconnaissance n’est « pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique ».

La reconnaissance de la Palestine, présentée comme la concrétisation de l’attachement d’une partie de la société internationale à la solution à deux États, apparaît déconnectée de la réalité sur le terrain, où cette solution est rendue inopérante par le maintien de l’ordre colonial israélien.

Elle est en outre subordonnée par la France à des conditions inacceptables ou inatteignables au regard du contexte actuel de crimes de masse contre les Palestiniens. Parmi elles, la reconnaissance par l’Arabie saoudite d’Israël, la réforme de l’Autorité palestinienne, une démilitarisation des groupes armés palestiniens, leur non-participation à la...