Une journaliste russe hospitalisée après avoir tenté de se suicider en prison

Une journaliste russe, Maria Ponomarenko, condamnée à une longue peine de prison pour avoir critiqué l'attaque russe contre l'Ukraine, a été hospitalisée en détention après avoir tenté de se suicider à trois reprises, ont rapporté vendredi 15 août son avocat et son média, RusNews.

"Elle a perdu beaucoup de sang, elle a eu besoin d'une transfusion sanguine", a précisé sur Telegram, l'avocat Dmitri Chitov, sans plus de précisions sur ce point. Maria Ponomarenko, 46 ans, est hospitalisée depuis le 12 août dans un établissement médical pour détenus, selon l'avocat, qui a pu lui rendre visite. "Son état est 'satisfaisant', mais honnêtement, on a vu mieux", a-t-il commenté. Selon lui, elle a souffert d'une "dépression nerveuse" et a essayé de se suicider à cause de ses conditions de détention, qu'il a qualifiées de "tortures". La journaliste, toujours selon son avocat, a été placée plusieurs fois à l'isolement dans une cellule bruyante à cause de travaux "permanents" à proximité, et insalubre car il y vivait "des rats". Elle a effectué sa troisième tentative de suicide après avoir été transférée dans une autre colonie pénitentiaire où des geôliers l'ont "maltraitée", selon lui.

Elle assure avoir été violentée par ses gardiens

Journaliste pour le média indépendant RusNews, Maria Ponomarenko a été condamnée, en 2023, à six ans de prison pour diffusion "de fausses informations" sur l'armée russe après avoir publié un message dénonçant des frappes sur des civils réfugiés dans le théâtre de la ville ukrainienne de Marioupol, en 2022.

En mars dernier, elle a été condamnée à un an et 10 mois de prison supplémentaires, après avoir été accusée d'avoir agressé des surveillants pénitentiaires, ce qu'elle dément, disant à l'inverse avoir été violentée par des gardiens. "Je n'ai jamais vu ailleurs autant de violences que dans le système carcéral", avait-elle dénoncé lors de ce deuxième procès, citée par RusNews. En avril, elle avait mené une grève de la faim et son état de santé s'était alors dégradé, selon son groupe de soutien sur Telegram.

Depuis l'offensive à grande échelle lancée contre l'Ukraine en février 2022, les autorités russes ont fortement accentué leur répression des voix dissidentes, emprisonnant des centaines de personnes et interdisant des dizaines d'ONG et de médias.