«On voulait sortir du schéma “Madame s’occupe des enfants” et “Monsieur est très pris par son travail”», chez les Johanet, la vie auprès des marginaux
Injonctions en tous genres, tiraillement entre la vie familiale et le travail, choc des générations : la «parentalité» s'est compliquée ces dernières années. Quelles valeurs veulent-ils transmettre à leurs enfants ? Comment leur parlent-ils du monde qui se dessine ? Que manque-t-il à leur bonheur ? Le Figaro réalise un tour de France à la rencontre des parents. Pour leur demander de raconter ce à quoi ils tiennent, ce qu'ils aimeraient voir changer.
On le sait, Tolstoï s'est mis le doigt dans l'œil. Les familles heureuses ne se ressemblent pas, il y a mille façons de toucher au bonheur. Cette leçon, Christian Johanet l'a apprise avec le temps. Dans une autre vie, lui et sa femme Marie-Pia habitaient à Lyon et menaient une existence de trentenaires citadins, banale et, pour Christian, foncièrement ambitieuse. «Je mettais mes chemises au pressing, on allait chez Picard, on avait toutes les mondanités !» s'amuse à recenser le quadragénaire. Il était consultant chez Deloitte ; après avoir été institutrice pendant deux ans, Marie-Pia s'occupait de leurs enfants, alors au nombre de deux. «On n'était pas malheureux mais on était frustrés.» Christian précise : «j’étais dans une quête de réussite que je sentais assez vaine. Je me disais que ma “juste place” était peut-être ailleurs.»