Chiens enfermés dans les voitures en été : comment réagir pour éviter le drame ?
Chaque année, en pleine canicule, des chiens meurent enfermés dans des voitures, victimes de négligence ou d’ignorance. Face à ces drames récurrents, les passants doivent connaître les bons réflexes.
Passer la publicité Passer la publicitéC’est la banalité de la maltraitance. Au début du mois d’avril, il faisait déjà une météo pré-estivale dans la région parisienne. Un climat fatal pour Falco, ce jeune malinois utilisé pour la sécurité, qui a été retrouvé mort dans le coffre d’une voiture à Paris. Le pauvre animal avait été laissé muselé sous des températures de 20-25°C, soit une température dans l’habitacle de 40°C. Son propriétaire, un maître-chien, le gardait enfermé 24h/24 dans une cage de transport et le laissait constamment muselé par peur. L’animal a suffoqué seul, incapable de réguler sa température corporelle, ses organes gonflant sous la chaleur écrasante jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Si le responsable a été placé en garde à vue et sera jugé, cette tragédie illustre un problème récurrent avec de nombreux «maîtres-chiens». Les signalements affluent chaque été : chiens haletants, bavant, prostrés au sol, parfois déjà inconscients. «Certains vivent toute l’année dans des véhicules, souvent connus des riverains. D’autres sont laissés quelques minutes, le temps d’une course, mais cela suffit pour mettre leur vie en danger», explique Anne-Claire Chauvancy, présidente d’Action protection animale.
Cette dernière identifie deux grands types de propriétaires concernés. D’un côté, ceux qui considèrent leur animal comme un simple outil, notamment dans le secteur de la sécurité privée, en illustre la mort de Falco en avril. De l’autre, des maîtres mal informés, persuadés qu’une fenêtre entrouverte suffit à éviter le pire ou qu’une courte absence ne présente aucun risque.
Comment réagir face à un animal en détresse ?
«Face à un animal manifestement en détresse dans un véhicule, la priorité est d’agir vite et selon la loi», résume la présidente de l’association. D’abord, il faut identifier les signes d’alerte critiques : un halètement intense et prolongé, une salivation excessive, un état d’apathie préoccupant, des muqueuses devenues rouges ou un animal complètement prostré au sol. La procédure légale impose ensuite d’appeler immédiatement le 17 tout en restant sur place jusqu’à l’arrivée des secours. «Nous prenons également les appels pour fournir des conseils, porter plainte et prendre en charge l’animal», informe Anne-Claire Chauvancy.
Briser la vitre : un geste encadré par la loi
Si les forces de l’ordre tardent et que l’animal risque la mort, il est possible de briser la vitre après s’être fait assister de deux témoins, et avoir déjà prévenu la police. Une fois l’animal sorti de l’enfer, il doit être immédiatement placé à l’ombre et rafraîchi progressivement avec un tissu mouillé ou de l’eau, en attendant l’arrivée des secours. «La loi protège cette intervention d’urgence via l’article 122-7 du Code pénal sur l’état de nécessité», indique l’association.
Que risque le propriétaire ? Selon l’association l’abandon volontaire d’un animal est un délit passible de 3 ans de prison et de 45.000 euros d’amende, peine portée à 5 ans si l’animal meurt. Les associations spécialisées, souvent sollicitées par les forces de l’ordre, engagent systématiquement des procédures judiciaires contre les propriétaires fautifs.
Mais il peut aussi s’agir de «mauvais traitements envers un animal domestique ou apprivoisé ou tenu en captivité», et c’est l’article R654-1 du code pénal qui s’applique alors. L’amende prévue s’élèvera au maximum à 750 euros.