«Je ne sais pas vraiment ce qui a provoqué l’étincelle.» Ce lundi 22 janvier, alors que les tracteurs investissent depuis le vendredi précédent l’A64 Toulouse-Bayonne, Arnaud Rousseau peine à expliquer l’embrasement agricole. Étonnant, de la part du président de la FNSEA, le premier syndicat agricole de France. Pendant plus de quinze jours, cette colère s’étendra à toute la France, des blocages d’autoroutes aux dégradations de préfectures en passant par les tentatives de blocus du marché de Rungis… auquel le patron du syndicat s’était pourtant opposé.
Élu en avril dernier à la tête du très puissant syndicat, le céréalier qui possède 700 hectares de terres en Seine-et-Marnevient de vivre un baptème du feu au cours duquel il aurait pu se brûler les ailes: la plus profonde crise agricole que la France ait connue depuis 1992 et les manifestations contre la réforme de la politique agricole commune (PAC), qui avaient mené les tracteurs aux portes de Paris. Cette nouvelle colère éruptive a pris…