"N'oubliez pas notre père ": les filles de Boualem Sansal appellent Macron à obtenir sa libération

Les deux filles de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison en Algérie, ont appelé le président Macron à obtenir sa libération au plus vite dans une tribune mardi 15 avril sur le site du Figaro, alors que la crise diplomatique s'aggrave entre Paris et Alger.

"Après cinq mois à espérer, à attendre, à croire encore en la lumière de la justice, nous nous sentons aujourd'hui obligées, en tant que filles (...) de nous adresser à vous", écrivent ainsi Nawal et Sabeha Sansal au président de la République, qualifiant cette demande de "dernier élan d'espoir".

"J'ai entendu l'appel de ses deux filles", a réagi mardi soir le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot sur TF1. "Et je veux les rassurer. Nous ne lâcherons pas nos efforts tant qu'il n'aura pas été libéré", a-t-il ajouté.

Arrêté mi-novembre à l'aéroport d'Alger, l'écrivain a été condamné fin mars à cinq ans de prison pour entre autres atteinte à l'intégrité du territoire.

"Otage de cette relation épouvantable"

"Nous avions espéré, jusqu'au bout, qu'une grâce, même discrète, viendrait rétablir l'équilibre des choses. Nous avions cru que le président algérien, conscient de la situation humaine et sanitaire de notre père, entendrait cet appel. Mais il n'en est rien", regrettent les filles de l'écrivain.

"Notre père, Boualem Sansal, a 80 ans. Il est malade. Il est écrivain. Et il est enfermé", soulignent-elles dans cette tribune.

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Cet appel intervient alors que la crise diplomatique entre Paris et Alger repart de plus belle après une accalmie de seulement 15 jours, la France ayant décidé mardi d'expulser 12 agents consulaires algériens en réponse à une mesure similaire de l'Algérie.

À mesure que "les tensions entre la France et l'Algérie s'enlacent dans des jeux diplomatiques qui nous échappent, notre père reste là, otage d'un contentieux qui ne le concerne pas", fustigent les deux femmes.

Pour Arnaud Benedetti, fondateur du comité de soutien de Boualem Sansal, l'écrivain algérien est "l'otage de cette relation épouvantable entre l'Algérie et la France". Invité de Franceinfo, mercredi, l'auteur, également rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire, a poursuivi : "[Boualem Sansal] n'a pas été arrêté non plus en raison de sa seule liberté d'expression. Certes, elle pesait aux autorités algériennes, mais [il a aussi été arrêté] parce qu'il était considéré comme quelqu'un de trop proche de la France".

Avec AFP