«On n’en a jamais retrouvé» : un Montpelliérain fait des milliers de vues avec une vidéo niant l’existence des chambres à gaz

Un Montpelliérain suivi par des dizaines de milliers de personnes sur les réseaux sociaux a été rattrapé pour ses propos négationnistes. Le 5 janvier, le maire de Montpellier a signalé au procureur de la République une vidéo dans laquelle un homme s’exprimait sur la Seconde guerre mondiale en remettant en question l’existence des chambres à gaz. «Après 39-45 on nous a raconté l’histoire qu’on nous a racontée mais surtout, on nous a parlé à un moment d’un…d’un élément qui nous a tous choqué, c’est les chambres à G. La problématique en fait c’est que heu… les fameuses chambres à G bah heu… quand tu t’intéresses au sujet, on n'en a jamais retrouvé», élucubre cet homme sans emploi dans sa vidéo visionnée 296.000 fois. Et d’ajouter : «Toutes les chambres à G étaient du côté russe, qui a été libéré par les Russes, et les Russes n’ont jamais parlé de chambre à G.»

Le parquet a ouvert une enquête confiée à la gendarmerie de Lodève, dans l’Hérault, et est rapidement parvenu à identifier l’auteur de ces propos. Entendu par les enquêteurs, l’homme qui habite dans la région de Montpellier a reconnu avoir publié cette vidéo mais a contesté toute incitation à la haine. Selon lui, l’extrait litigieux, qui fait partie d’une vidéo de six minutes, a été «sorti de son contexte». L’homme a affirmé «qu’il n’avait eu pour but que de susciter une réflexion globale en s’interrogeant mais en n’étant jamais affirmatif», précise le procureur dans un communiqué.

L’antisémitisme prolifère sur Internet

Après ses explications, il a été présenté au parquet et sera jugé par le 28 avril prochain dans le cadre d’une procédure de comparution par procès-verbal pour «contestation de crimes contre l’Humanité commis lors de la seconde guerre mondiale et provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, de l’ethnie, de la nation, de la race ou de la religion». Des faits qui lui font encourir une peine d’un an de prison et 45.000 euros d’amende.

Le 27 janvier 1945, les troupes russes ont libéré le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne, révélant au monde l’horreur du génocide nazi. Alors que la France commémorait lundi les 80 ans de cet événement, la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne, dont le père a été déporté à Auschwitz, a rappelé que l’enseignement de la Shoah doit pouvoir être abordé «sans aucune censure», comme un «rempart d’humanité contre l’oubli de l’Histoire et la banalisation de la haine». Car «aujourd’hui, 80 ans après l’horreur nazie, l’antisémitisme prolifère, prend d’autres visages, (...) se drape dans d’autres mots, se dévoile au grand jour sur Internet et partout en France», a-t-elle insisté.