Chaque chose en son temps. Pour Laurent Wauquiez, les questions de primaire ou autre mode de désignation du candidat des Républicains en 2025 ne font pas partie des priorités du mouvement. Le chef de file des députés DR (Droite Républicaine) l’a dit mercredi à ses troupes, lors d’une réunion organisée au siège du parti. «Mon sentiment c’est qu’il ne faut pas que la question du mode de désignation de notre candidat à la présidentielle soit dans notre mission. On a besoin de retrouver d’abord un élan collectif, de reconstituer quelque chose en commun. Ce sujet risquerait de polluer inutilement ce travail de refondation», a-t-il expliqué. 

«Dans notre histoire politique, a poursuivi Laurent Wauquiez à l’ouverture du comité de pilotage, les guerres de chefs en vue de la présidentielle ont toujours été catastrophiques. Notre devoir aujourd’hui est de rassembler les énergies et non de diviser». Puis d’ajouter, dans un climat plutôt consensuel: «Pour que tout le monde puisse adhérer à notre démarche, c’est mieux d’être dans cette démarche uniquement positive».  Chargé de préparer la reconstruction du mouvement, le député de la Haute-Loire estime donc que son rôle aujourd’hui n’est pas d’avancer une méthode. Le sujet ne sera pas traité dans le cadre des travaux actuels et il appartiendra à la prochaine direction du mouvement de s’en emparer. 

Laurent Wauquiez veut inviter Les Républicains à se concentrer sur ce qu’il identifie comme une urgence prioritaire: redonner au mouvement LR une dynamique, alors qu’après le passage de Michel Barnier à Matignon et le retour de ministres LR au gouvernement, beaucoup se réjouissent de revoir la droite au pouvoir après douze années d’éclipse. Si l’élection présidentielle 2027 semble encore loin, les appétits s’aiguisent à droite. Sans parler des intentions invisibles qui ne manqueront pas de se manifester, Laurent Wauquiez lui-même n’a pas fait mystère de son intérêt pour l’échéance mais d’autres figures affichent régulièrement leurs intentions. C’est le cas de David Lisnard, maire LR de Cannes, président de Nouvelle Énergie et président de l’Association des maires de France. 

L’ex-premier ministre Dominique de Villepin vient également d’avancer clairement ses pions. Et depuis qu’il a découvert la fonction ministérielle, Bruno Retailleau est lui aussi perçu comme un prétendant potentiel qui pourrait s’appuyer sur ses bons sondages pour nourrir à son tour une ambition présidentielle. La question du mode de désignation est un sujet extrêmement sensible chez LR. Alors que certains s’opposent déjà à l’idée d’une primaire perçue comme une «machine à perdre» et à créer des divisions, d’autres pensent que les juges de paix naturels seront les sondages. En attendant le printemps 2027, on peut déjà imaginer une compétition serrée à droite et un choc des envies probablement incontournable.