Juliette Méadel, ministre de la Ville : «Quand vous vous occupez des enfants, il y a 9 chances sur 10 pour qu’ils tournent bien»

Des structures dédiées à la santé mentale des enfants, implantées dans les quartiers les plus pauvres du pays où se concentrent les familles monoparentales. Voici ce que seront les Maisons de l’Enfance et de la Réussite Éducative, les MEREs, élaborées par la ministre de la Ville. Ce projet, destiné à empêcher que les enfants de ces coins ne tournent mal et auquel contribuent des figures importantes de la psychologie infantile comme le pédopsychiatre Bernard Golse ou la psychologue Caroline Goldman, débute dans un contexte de fin de règne. Tout est «financé», assure Juliette Méadel.

LE FIGARO. - Cet été, vous avez envoyé une circulaire aux préfets afin de leur demander leur concours pour mettre en place les Maisons de l’Enfance et de la Réussite Éducative (MEREs). Des structures dédiées à la santé mentale des enfants des cités. En quoi est-ce le rôle d’une ministre de la ville de s’en préoccuper et pourquoi installer ces dispositifs dans les quartiers alors que la santé mentale est un problème partout dans le pays ?

JULIETTE MÉADEL. - Être ministre de la Ville, ce n’est pas simplement construire ou détruire des immeubles. C’est aussi faire en sorte que les habitants se sentent bien là où ils vivent, je suis aussi la ministre des enfants de ces territoires. Le projet des MEREs découle des émeutes de 2023 qui ont suivi la mort de Nahel. À ce moment-là, le gouvernement s’est rendu compte que le pays n’avait pas assez investi sur les enfants des quartiers et qu’on payait plus tard ce manque de suivi. Les politiques s’intéressent à eux mais quand ils commencent à poser des problèmes. Or quand vous essayez de remettre sur la bonne voie un gamin de 18 ans qui ne va plus à l’école depuis trois ans, qui a perdu le contact avec la contrainte, qui écrit mal, qui ne sait plus réfléchir, qui fait du trafic de stup, c’est bien plus lent et difficile que de repérer un gamin de 10 ans qui vrille parce qu’il est livré à lui-même.

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