Plan de paix pour Gaza : ces détenus que le Hamas voudrait voir libérer par Israël

Des listes de prisonniers à libérer «ont été échangées» entre le Hamas et Israël ce mercredi 8 octobre, a déclaré à l’AFP Taher al-Nounou, un des dirigeants du mouvement responsable des attentats du 7-Octobre aux pourparlers indirects qui se déroulent en Égypte sur la base du plan de paix présenté Donald Trump. Ces listes comprennent les noms de Palestiniens détenus par l’État hébreu et des otages israéliens retenus par le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza.

Selon le plan du président des États-Unis, tous les otages, vivants ou morts, doivent être rendus à Israël dans les 72 heures suivant l’acceptation publique de l’accord par Benyamin Netanyahou. En échange, Jérusalem libérera 250 prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité ainsi que 1700 Gazaouis détenus après le 7 octobre 2023, y compris toutes les femmes et tous les enfants détenus. Dans ces tractations, la libération de certains détenus est érigée en priorité par le Hamas. Selon des médias égyptiens et israéliens, les détenus recensés ci-dessous feraient partie de cette liste. Une information qui n’est à ce stade pas confirmée.

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Marwan Barghouti, le «Mandela de Palestine»

Il est, sans aucun doute, le prisonnier palestinien le plus populaire et le plus célèbre. Surnommé par ses partisans de «Mandela de Palestine»Marwan Barghouti, 66 ans, est un ancien haut cadre du Fatah, le principal parti qui compose l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), frère ennemi du Hamas dans la cause du nationalisme palestinien. Considéré comme «terroriste» par Israël, il a été arrêté en 2002 et condamné en 2004 à cinq peines de prison à perpétuité pour son implication dans le meurtre de quatre Israéliens ainsi que d’un moine grec, durant la seconde Intifada (2000-2005). À cette époque, celui qui avait soutenu les accords d’Oslo dirigeait la branche armée du mouvement de Yasser Arafat.

Marwan Barghouti en sortant d’un tribunal à Tel Aviv, le 29 septembre 2003. TAL COHEN / AFP

Depuis le début de son incarcération, ce père de quatre enfants et diplômé de sciences politiques a vu sa popularité monter en flèche et est aujourd’hui considéré - dans l’hypothèse où il recouvre sa liberté - comme l’un des potentiels successeurs à Mahmoud Abbas à la tête de l’OLP. En août dernier, le ministre israélien d’extrême droite Itamar Ben Gvir avait diffusé sur ses réseaux sociaux une vidéo où il prenait à partie et sermonnait, dans sa cellule, le prisonnier qui défend une solution à deux États.

Hassan Salameh, 

Dirigeant de l’appareil militaire du Hamas, Hassan Salameh a dirigé les opérations martyres menées par le groupe islamiste après l’assassinat de Yahya Ayyash. Il est notamment accusé d’être l’organisateur des attaques suicides contre deux autobus à Jérusalem et un groupe d’autostoppeurs près d’Ashkelon, fin février et début mars.

Hassan Salameh MENAHEM KAHANA / AFP

Arrêté à l’âge de 25 ans en mai 1996, il a été condamné à 46 emprisonnements à perpétuité.

Abdullah Barghouti, «l’ingénieur»

Selon le média israélien N12, le nom de «l’ingénieur du Hamas» figurerait sur la liste échangée entre le mouvement islamiste et Israël. Abdullah Barghouti, considéré comme le plus grand expert en explosifs de l’organisation, est notamment à l’origine de l’attentat-suicide ayant visé en 2003 le restaurant Sbarro à Jérusalem. L’attaque à la bombe a fait 16 morts, dont 7 enfants. Il est également considéré comme le cerveau de l’attentat commis en 2002 au Café Moment, toujours à Jérusalem, qui a tué 11 personnes, ainsi que de l’attentat contre l’Université hébraïque, dans la même ville, qui a tué neuf personnes parmi lesquels des ressortissants américains.

Abdullah Barghouti est responsable des meurtres de 66 Israéliens. Arrêté en 2003, il est condamné à 67 peines de prison à vie (ici en juin 2012 à Jérusalem). MENAHEM KAHANA / AFP
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Au total, Abdullah Barghouti, âgé aujourd’hui de 53 ans, est responsable des meurtres de 66 Israéliens. Arrêté en 2003, il est condamné à 67 peines de prison à vie et à 5200 ans de prison, «la plus lourde sentence jamais prononcée contre un prisonnier palestinien de toute l’Histoire d’Israël», note The Times of Israël .

Abbas al-Sayyed, «le plus meurtrier de la seconde Intifada»

Le chef de la branche armée du Hamas (les brigades Izz al-Din al-Qassam) à Tulkarem, une ville de Cisjordanie, est responsable de l’attentat du Park Hotel à Netanya, en mars 2022. L’attaque avait eu lieu pendant la fête de Pessah et fait 30 morts. Un an plus tôt, il a également organisé l’attentat contre le centre commercial Sharon (35 morts).

Ekhlas al-Sayyed, épouse d’Abbas al-Sayyed suit à la télévision les informations concernant l’échange de prisonniers en cours de négociation entre le Hamas et Israël, le 17 mars 2009. JAAFAR ASHTIYEH / AFP

«Il est devenu l’acte terroriste palestinien le plus meurtrier de la Seconde Intifada», souligne The Times of Israël. Aujourd’hui âgé de 56 ans, il a été condamné en 2006 à 35 emprisonnements à perpétuité.

Ibrahim Hamed, «le détenu le plus dangereux»

La presse israélienne parle de cet homme âgé de 60 ans comme «le détenu le plus dangereux à être actuellement retenu en détention par Israël». Ancien chef des Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, en Cisjordanie, il est notamment responsable des attentats contre le café Momento (11 morts), la boîte de nuit Sheffield (15 morts) et l’Université hébraïque (9 morts).

Ibrahim Hamed au tribunal militaire israélien d’Ofer, près de la ville cisjordanienne de Ramallah, le 1er juillet 2012. AHMAD GHARABLI / AFP

Arrêté en 2006 par l’armée israélienne, il a par la suite été condamné à 54 peines de prison à vie.

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Ahmed Saadat, le leader marxiste-léniniste 

Âgé de 72 ans, Ahmed Saadat est le leader du Front populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP), un parti marxiste-léniniste, dont il a été l’un des députés après les élections législatives palestiniennes de 2006. Il est considéré comme étant le cerveau de l’assassinat en 2001 du ministre israélien du tourisme Rehavam Zeevi à l’hôtel Hyatt de Jérusalem.

Ahmed Saadat au tribunal de première instance de Jérusalem, le 9 septembre 2012. AHMAD GHARABLI / AFP

Arrêté en 2006, il a été condamné à 30 peines de prison à vie. «L’année dernière, il a été placé à l’isolement dans le cadre de mesures de répression prises à l’encontre d’une cellule du FPLP qui était accusée d’avoir tenté de commettre des attaques en Cisjordanie, une cellule dont les hommes entretenaient des liens avec des détenus appartenant à l’organisation», souligne le Times of Israël.