Chouchou de Jean-Dauger
Même lorsqu'il était en convalescence, les supporteurs de l'Aviron Bayonnais réclamaient sa présence. Brillant et acclamé à tous ces matches, le Fidjien Sireli Maqala a logiquement attiré les convoitises. Au point de voir le public bayonnais lancer une propagande sur les réseaux sociaux pour qu'il soit prolongé… Et ils ont été attendus ! Début octobre, le club basque a annoncé la prolongation de son phénomène fidjien pour trois années supplémentaires. Pour le plus grand plaisir des Bayonnais et de son coéquipier Guillaume Rouet, qui n’a pas manqué de souligner le talent de ce joueur. « Dès qu'il touche le ballon, il se passe quelque chose ».
Il a failli ne jamais venir
Les joueurs fidjiens et la France, une longue histoire d'amour ponctuée de fortes turbulences… Si Sireli Maqala s'est maintenant installé dans la durée sur la côte basque, le public français a pourtant failli ne pas connaître le phénomène venu du Pacifique. Durant l'été 2021, l'international fidjien à XV (5 sélections) ne voulait plus venir malgré un contrat signé pour deux ans. Pour le journal local Fiji Sun , il avait même déclaré qu'il préférait « jouer pour la fierté que pour l'argent ». Mais après plusieurs mois de doutes et d'incertitudes, Maqala a finalement choisi de venir dans l'hexagone.
Véritable couteau suisse
Installé au poste de centre, Sireli Maqala (1m72, 88kg) peut jouer à tous les postes de la ligne de trois-quarts. Parfois titularisé à l'aile lors de sa première saison en Pro D2 (2021-2022), le natif de Labasa (Fidji) peut aussi jouer au poste de demi d'ouverture. Durant la dernière Coupe du monde en France, le joueur de 24 ans a même été choisi à l'arrière face au Portugal. Il faut dire que la ligne arrière fidjienne regorge de talents exceptionnels…
En or aux Jeux de Tokyo
Inconnu du grand public, Sireli Maqala a eu la chance d'être repéré par l'ancien sélectionneur de l'équipe de rugby à 7 fidjienne, Gareth Baber. Ce dernier lui a permis de jouer des matches de préparation en vue des JO de Tokyo en 2020. À la surprise générale, le trois-quarts est sélectionné en tant que réserviste pour défendre le titre olympique de sa nation (les Fidjiens avaient été sacrés à Rio en 2016). Ses brillantes performances ont même participé au nouveau sacre des Fidji à Tokyo. Un véritable tournant dans sa carrière.
Il a failli ne pas devenir rugbyman professionnel
Le virevoltant trois-quarts centre a connu des débuts rugbystiques difficiles dans son pays natal. En 2019, lors d'un match face à l'armée, Maqala se casse le bras droit. Un an plus tard, sa jambe gauche s'est cassée en trois segments. Résultat, le Fidjien a dû se faire opérer à Suva, la capitale, où une vis lui a été insérée pour maintenir l'os. « « Le médecin nous a dit que les jours de rugby de Sireli étaient finis, car il ne pouvait plus jouer », avait déclaré Sisa, son père, au Fiji Sun. Mais celui qui a également goûté au foot en école primaire a su revenir pour être aujourd'hui l'un des meilleurs centres du championnat.