«Il faudra dire au président qu’il ferme sa gueule» : en campagne, Gabriel Attal vivement interpellé par un passant
Les joies de la campagne. En déplacement lundi à Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne) pour soutenir le député Renaissance sortant Mathieu Lefèvre, dans le cadre des élections législatives anticipées, Gabriel Attal a été vivement interpellé par un passant. Un symbole de la méfiance voire du rejet que suscite Emmanuel Macron dans une partie de la population. «Je vais vous serrer la main parce que vous, vous êtes bien. Mais faudra dire au président qu’il ferme sa gueule», l’alpague de manière très franche ce badaud. «Bon, bon...», essaye aussitôt de temporiser le chef du gouvernement, gêné par la situation. «C’est une élection législative : on vote pour le premier ministre», réplique Gabriel Attal, lui-même candidat dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine.
Si l’échange aurait pu s’arrêter là, ce citoyen remet une pièce dans la machine : «Comprenez-moi. Vous, vous êtes bien, vous étiez même très bien dans l’Éducation nationale. Pour l’instant, ça va bien. Mais alors le président, c’est lui qui nous fout dans la merde. Bon courage!» Pressentant que son interlocuteur est un centriste, Gabriel Attal se permet de dire : «On compte sur vous le 30 juin (date du premier tour des élections, NDLR).» «C'est à vous que je dis bon courage», conclut ce Val-de-Marnais. Manière de soutenir Gabriel Attal dans le couple exécutif formé depuis janvier 2024 avec Emmanuel Macron, alors que le premier a fait connaître en privé sa désaccord avec le second quant à la dissolution.
«Pas livrer la France aux extrêmes»
Un peu plus tôt, le maire du Havre Édouard Philippe avait expliqué sur RMC et BFMTV que le vote RN exprimait de la «colère», et un «rejet» du président de la République et du gouvernement. En réponse à son prédécesseur, Gabriel Attal avait répliqué «passer notre temps sur le terrain.» «Il y a des inquiétudes, des colères il faudrait être hors sol pour ne pas le savoir et ne pas s'en rendre compte.» Et d’ajouter : «Je rencontre aussi beaucoup de Français qui sont inquiets et qui sont en colère et qui ne veulent surtout pas livrer la France aux extrêmes.»