Mais où sont donc passées les lettres «U» des enseignes du centre-ville de Pau ?
«GSM Cliniq_e», «D_ Pareil a_ même», «Clinique de la cha_ss_re»... Depuis plusieurs années, les enseignes du centre-ville de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, perdent leurs lettres «U», du jour au lendemain. Elles ne tombent pas soudainement de leur façade pour être retrouvées au sol par leurs gérants, mais sont bel et bien dérobées, a révélé La République des Pyrénées . Durant la nuit du 8 au 9 octobre, un nouveau commerce a vu sa voyelle disparaître. «Je suis arrivé le matin, et mon “U” avait été enlevé», raconte Raphaël Deschodt, photographe et propriétaire de «St_dio 6+4». Plus que d’autres commerçant lésés, et lassés, Raphaël Deschodt a pris le sujet au sérieux et a déposé plainte pour «dégradation d’un bien».
Il y a bientôt trois ans, d’autres commerces ont perdu l’une de leurs voyelles. D’abord la boutique de téléphonie GSM Clinique, puis le magasin de prêt-à-porter pour enfant Du Pareil au même. «Quand on a vu ça, on s’est dit que c’était forcément quelqu’un qui avait volontairement arraché la lettre sur une échelle ou en étant porté par une personne. C’est à 3 mètres de haut, et l’enseigne était bien fixée», raconte Vincent Biscay, responsable de GSM Clinique. Malgré ce désagrément, il n’a pas souhaité racheter un nouveau «U». Même chose pour Du Pareil au même, à 400 mètres de là, qui a perdu sa voyelle quasiment en même temps. «C’était il y a deux ou trois ans. Un seul “U” a été volé, et on n’a jamais cherché à savoir qui en était responsable. Cela fait 30 ans que le magasin existe, la peinture rouge est devenue rose... Je crois que ce n’est pas une priorité de réparer l’enseigne», indique Stéphanie, vendeuse du magasin.
Un «U» à 180 euros
Raphaël Deschodt du Studio 6+4 avait bien constaté la disparition du «U» de GSM Clinique, où il est client. «Mais je n’avais jamais fait le rapprochement, car ce qui est étonnant, c’est que les commerces concernés sont éloignés de plusieurs centaines de mètres», confesse-t-il. Pour autant, à l’inverse de l’institut de beauté, du chausseur, du magasin de vêtements pour enfants ou de la boutique de téléphonie, le photographe n’envisage pas de laisser sa façade telle quelle. «J’ai commandé une nouvelle lettre. Elle devrait arriver cette semaine. Ça m’a coûté 180 euros, donc j’aimerais bien que celui ou ceux à l’origine de tout cela arrêtent», partage-t-il. Pour lui, comme pour les autres commerçants interrogés, il s’agirait d’une mauvaise blague éventuellement réalisée par des jeunes, «peut-être bien éméchés le week-end à la sortie de bars ou boîtes de nuit, comme à l’époque où certains volaient les panneaux “stop”», précise la vendeuse de chez Du Pareil au même, qui ajoute que ces derniers mois certaines vitrines ont été fissurées ou cassées. «Je me sens désabusé. Il y en a qui cassent sans raison, et ne pensent pas aux ennuis que ça provoque», note Vincent Biscay de GSM Clinique.
Contactée, la police de Pau n’a pour l’heure pas d’éléments supplémentaires à ajouter. «Ils sont censés consulter la vidéosurveillance. Je n’ai pas encore de nouvelles à ce sujet, mais ils sont des sujets sans doute plus urgents sur le feu», conclut Raphaël Deschodt. La mairie n’a quant à elle pas répondu aux sollicitations du Figaro. Le mystère reste donc entier.