Visé par des accusations de violences sexuelles, l'acteur Kevin Spacey recevra un prix en marge du Festival de Cannes
L'acteur américain Kevin Spacey recevra un prix décerné par la fondation Better World Fund pour l'ensemble de sa carrière, en marge du Festival de Cannes, mardi 20 mai. L'association entend récompenser l'homme pour "pour ses décennies de génie artistique" lors d'un gala de charité.
Une décision qui intervient après de multiples accusations de violences sexistes et sexuelles. Contacté par l'AFP, le festival n'a pas souhaité commenter son invitation par Better World Fund.
De multiples accusations présentées dans un documentaire
C'est en 2016 que Kevin Spacey a été vu pour la dernière fois sur le tapis rouge de Cannes. Depuis, l'acteur enchaîne les procès très médiatiques. En juillet 2023, après un mois d'un procès à Londres, Kevin Spacey, 65 ans, a été acquitté de neuf accusations d'agressions sexuelles portées contre lui par quatre hommes. L'un de ces hommes poursuit aussi au civil l'acteur, qui risque ainsi un nouveau procès. Également accusé d'agressions sexuelles aux États-Unis, Kevin Spacey a été jugé non coupable par un tribunal civil new-yorkais en 2022. Et en 2019, les poursuites ont été abandonnées dans une autre affaire.
Cette année, l'acteur a fait l'objet d'une nouvelle procédure pour agression sexuelle à Londres, déposée par un ancien acteur, Ruari Cannon. Dans un documentaire diffusé en mai 2024 sur Channel 4 et baptisé Spacey Unmasked, Cannon avait accusé Spacey de l'avoir touché de manière inappropriée en public en 2013 à Londres, alors qu'il avait 21 ans et l'acteur américain 53 ans. Dans ce documentaire, neuf autres hommes mettent par ailleurs en cause le comédien, qui a rejeté ces accusations.
Un prix en décalage avec la ligne du Festival de Cannes
Fait inédit cette année, les organisateurs ont interdit à l'acteur Théo Navarro-Mussy de présenter en compétition le film Dossier 137 de Dominik Moll en raison d'accusations de violences sexuelles portées par trois anciennes compagnes. Le délégué général Thierry Frémaux a justifié cette décision par le fait que "la procédure reste en cours". "Quand la justice passe définitivement, cela devient différent", a-t-il expliqué au magazine français Télérama.
Un vice-président de l'Acid, section parallèle au festival mais indépendante de celui-ci, a également été "mis en retrait" après avoir été accusé de violences sexuelles par une jeune femme lors d'une réunion publique à Cannes et une "enquête interne" a été ouverte.