Législatives : en cas de majorité introuvable à l’Assemblée, Mélenchon appellera Macron à «s’en aller» pour «sortir de l’impasse»
Que se passerait-il si le pays, à l’issue des élections législatives dont le second tour se tiendra dimanche, était complètement ingouvernable ? Si aucune majorité, d’un côté comme de l’autre, ne se dégageait des urnes ? L’hypothèse, impensable il y a encore quelques semaines, pourrait bien se concrétiser, à la vue du sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio qui, malgré une courte avance pour RN, n’accorde la victoire absolue à aucun bloc. Invité jeudi soir du «20 heures» de TF1, Jean-Luc Mélenchon a anticipé un scénario : Emmanuel Macron va «accepter» une «alliance de toutes les droites» (bloc central, LR, RN-Ciotti) parce qu’«il y en allait de son siège».
Avec une majorité introuvable, «la solution pour sortir de l’impasse, c’est que lui s’en aille. C’est d’ailleurs assez normal, c’est lui qui est le responsable de la pagaille», a-t-il cinglé, en s’appuyant sur l’épisode du cartel des gauches, rassemblant radicaux et socialistes, qui avaient poussé à la démission du président Alexandre Millerand. Retour en 2024 si les enquêtes d’opinion étaient confirmés le 7 juillet : «Il n’est pas vrai que le pays serait ingouvernable, il ne l’est que si Monsieur Macron décide qu’il doit le rester», a persiflé la figure tutélaire de LFI. En répétant que la gauche, ainsi que le «camp national», comme il le définit lui-même, «pouvait gagner».
«Les insoumis ne lâcheront rien»
En cas de coalition anti-RN, qui irait des sociaux-démocrates aux Républicains, La France Insoumise pourrait-elle y participer et donc rentrer a fortiori dans un gouvernement ? «La politique-fiction est vraiment une calamité. Traiter cette hypothèse, c’est admettre l’idée qu’on a perdu», a précisé le troisième homme de la présidentielle de 2022. Qui a adressé à ses partenaires une fin de non-recevoir. «Les Insoumis ne lâcheront rien. Nous n’irons dans un gouvernement que pour appliquer le programme» du Nouveau Front populaire, a mis en garde Jean-Luc Mélenchon. Avant de temporiser les velléités gouvernementales de certains communistes et écologistes. «C’est de la posture, ils passent pour raisonnables, a fustigé l’Insoumis. Mais ils ne le feront pas.»