Cyclisme : qu'est-ce que le gravel, discipline choisie avec succès par Romain Bardet, mais aussi Pauline Ferrand-Prévôt ou encore Mathieu van der Poel ?
Le gravel, kézako ? Romain Bardet a remporté samedi 23 août, la Monsterrato, une course de 120 km dans les vignes du Piémont (Italie), qui fait partie de la Coupe du monde de gravel. Comme beaucoup de stars du peloton, le vice-champion du monde sur route (2018), deuxième du Tour de France (2016) et vainqueur de quatre étapes sur la Grande Boucle, est en effet tombé sur le charme de cette nouvelle déclinaison du cyclisme, en plein essor depuis trois ans. Car le gravel n'en finit plus d'attirer les néoretraités du peloton (Peter Sagan, Greg Van Avermaet), mais aussi les stars actuelles (Matej Mohoric, Mathieu van der Poel...).
Un intérêt grandissant qui s'explique par la nature même de la discipline, qui tient son nom de l'anglais, gravel signifiant gravier dans la langue de Shakespeare. À mi-chemin entre le vélo de route, le VTT et le cyclo-cross, le gravel est en effet le condensé des autres disciplines cyclistes. Les courses, longues de 50 à 200 km souvent avec du dénivelé positif, se disputent sur tous types de terrains : chemins empierrés, chemins de terre, secteurs pavés. La seule règle est la suivante : une course gravel ne peut compter plus de 20% de chemins asphaltés.
Des vélos faits pour les vacances
En gravel, le pilotage et la polyvalence sont donc au cœur de l'effort. Ce qui entre en compte lors de la conception du matériel. Au premier abord, les vélos de gravel ressemblent étrangement à ceux de route. Mais ils sont en réalité plus robustes, pour résister à tous les terrains, avec des guidons plus évasés pour favoriser le pilotage, et des développements différents pour donner plus de flexibilité aux usagers dans les parties boueuses, par exemple.
Surtout, les vélos de gravel sont équipés de pneus spécifiques, crantés pour une meilleure adhérence loin du goudron, mais surtout presque deux fois plus larges que sur des vélos de route traditionnels, avec 50 mm de largeur environ. Ces caractéristiques techniques font d'ailleurs des vélos de gravel des montures idéales pour les voyages à vélo (ou bikepacking), encore plus que les vélos tout chemin (VTC), moins sportifs et donc moins rapides que les gravels.
Le bikepacking a d'ailleurs contribué au développement compétitif du gravel, poussant les constructeurs à investir ce marché, et à encourager leurs athlètes à participer à des courses de gravel. Ce qui est notamment le cas du Slovène Matej Mohoric, ou du Néerlandais Mathieu Van der Poel, champion du monde en titre de la discipline. Depuis 2022, l'Union Cycliste Internationale (UCI) organise en effet des Mondiaux de gravel, début octobre, avec un palmarès presque aussi prestigieux que sur route : Gianni Vermeersch (2022), Matej Mohoric (2023) et Mathieu van der Poel (2024) chez les hommes, Pauline Ferrand-Prévôt (2022), Katarzyna Niewiadoma (2023) et Marianne Vos (2024) chez les femmes. En attendant Romain Bardet ?