Atteintes à l’indépendance de la justice, projet de loi sur la sécurité… comment Giorgia Meloni veut transformer l’Italie en État policier
En Italie, tous les juges ont la même note en tête. Il y a deux ans, le Palais Chigi, le siège de la présidence du Conseil des ministres, laissait fuiter un document dans lequel l’exécutif accusait certains « magistrats politisés » de vouloir faire tomber le gouvernement d’extrême droite avec l’aide de la gauche. Plusieurs affaires ont touché les ministres de Giorgia Meloni depuis son élection en 2022.
La plus emblématique concerne la détentrice du portefeuille du Tourisme, l’inénarrable Daniela Santanchè, pour la gestion de ses entreprises. Elle est soupçonnée de faux en écriture comptable, non-paiement des fournisseurs, licenciements de salariés sans indemnités et fraudes aux aides d’État pendant la crise sanitaire. Le scandale avait à l’époque déclenché une motion de censure de l’opposition.
En vain. « Ils pensent que nous ne pouvons pas gouverner parce que nous serions racistes, fascistes, homophobes. Et ils essaient de nous faire tomber en utilisant des magistrats isolés », dénonçait un membre de Fratelli d’Italia, le parti de la cheffe du gouvernement, auprès du site Euractiv. Selon le président de l’Association nationale des magistrats, Giuseppe Santalucia, « c’est une accusation très grave. Si un magistrat est sectaire ou politiquement aligné, il n’est tout simplement pas un magistrat ».