Procès du RN : Marine Le Pen condamnée et inéligible au nom de la démocratie

Coup de tonnerre dans la salle d’audience. Sur les bancs des prévenus, comme sur ceux de la presse et du public, les regards se croisent, les sourcils se dressent. Chacun demande sans mots à son voisin s’il a bien compris le sens des propos de la présidente du tribunal correctionnel, Bénédicte de Perthuis : « Il apparaît nécessaire d’assortir les peines d’inéligibilité de l’exécution provisoire. » Vexée, Marine Le Pen se lève et quitte la salle avant la fin, suivie de près par Catherine Griset – son ancienne assistante parlementaire « fictive », a déclaré le tribunal.

La sentence est donc tombée avant même l’annonce des peines. Marine Le Pen est condamnée à une peine d’inéligibilité assortie d’une exécution provisoire, s’appliquant donc immédiatement. À moins qu’une cour d’appel ne revienne sur cette décision d’ici là, elle ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle de 2027. Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République et de l’élection du chef de l’État au suffrage universel direct, la favorite à la course à l’Élysée a l’interdiction d’y participer.

Bénédicte de Perthuis et ses assesseurs avaient pleinement conscience de la déflagration qu’ils s’apprêtaient à provoquer. C’est pour cette raison que la présidente a pris le temps, plus de deux heures, pour expliquer en détail son délibéré, alors que l’usage veut que les peines soient d’abord prononcées. Celles-ci sont lourdes, mais sans grande surprise au regard de la tenue des débats, à l’automne dernier.

Hormis l’expert-comptable...