Renault se lance dans la production de robots humanoïdes avec le Français Wandercraft, connu pour ses exosquelettes destinés à redonner une marche autonome à des paraplégiques. Les deux entreprises françaises viennent de nouer un partenariat destiné à créer une nouvelle famille de robots industriels, baptisés Calvin, qui seront déployés dans les usines du Losange. En contrepartie, Renault produira à grande échelle et à « bas coût» les nouvelles machines de Wandercraft nourries d’IA qui seront utilisées dans les usines automobiles pour réaliser les tâches les plus difficiles, les plus répétitives, susceptibles de provoquer des troubles musculo-squelettiques.
Wandercraft pourra aussi faire fabriquer les autres robots de sa gamme, comme Eve, un exosquelette destiné à aider les personnes atteintes de quadriparésie – affaiblissement musculaire des quatre membres - dans leur vie quotidienne.
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Tesla, Hyundai, Dong Feng et maintenant Renault
Renault n’est pas le premier constructeur automobile à s’allier à un fabricant de robots humanoïdes ou à en développer en internet. Tesla est le plus connu d’entre eux avec Optimus, pour lequel Elon Musk a de grandes ambitions dans ses propres usines et pour servir d’assistants à la maison. En Corée, Hyundai mise sur Atlas conçu par Boston Dynamics, racheté il y a quatre ans. Mercedes a noué un partenariat avec Apptronik pour donner naissance à Apollo. Le Chinois Dong Feng compte sur Walker S conçu par Ubtech Robotics.
« L’investissement de Renault Group marque un moment décisif pour Wandercraft. Ce partenariat renforcera notre capacité à construire et à mettre à l’échelle des robots à fort impact et à faible coût qui améliorent la vie quotidienne des personnes – qu’il s’agisse d’aider les personnes handicapées à marcher ou de soutenir les travailleurs de l’industrie grâce à l’automatisation – à l’usine, dans les cliniques et à domicile. Nous sommes fiers d’associer notre technologie à l’excellence industrielle de Renault Group pour mettre sur le marché la prochaine génération de robots mobiles », a déclaré Matthieu Masselin, directeur général et co-fondateur de Wandercraft dans un communiqué.
Renault est la première grande entreprise à entrer au capital de la startup qui ne comptait jusque-là que des fonds de capital investissement. Le français Mistral AI devrait participer au projet de Renault et de Wandercraft. Renault a été «sensible à la dimension de souveraineté de ce partenariat », souligne Jean-Louis Constanza, l’un des trois fondateurs de Wandercraft. Selon lui, le monde se divise en deux : avec les pays capables de fabriquer des robots humanoïdes et ceux qui n’en fabriquent pas.