En Birmanie, le séisme dévastateur a endommagé des temples ancestraux

La terre a tremblé, et avec elle, des siècles d’histoire se sont écroulés. Le 28 mars 2025, un séisme de magnitude 7,7 a frappé le centre de la Birmanie, causant la mort d’au moins 2700 personnes et des milliers de blessés, selon le dernier bilan. Au-delà des pertes humaines tragiques, cette catastrophe a infligé des dommages considérables au patrimoine culturel du pays, notamment à Mandalay, la dernière capitale royale de la Birmanie.

La deuxième plus grande ville du pays, avec 1,5 million d’habitants, a payé un lourd tribut à cette catastrophe. Le palais royal a perdu une de ses tours de guet et une partie de son enceinte. Il était l’un des derniers vestiges de la dynastie Konbaung. Au sud-est de Mandalay, la lèche dorée de 76 mètres de la pagode Shwe Sar Yan, datant du XVIIe siècle, a été réduite en poussière sous les yeux des témoins.

Un patrimoine spirituel en péril

Considérée comme le centre culturel de la Birmanie, la région de Mandalay accueille de nombreux sites historiques, comme à Bagan. Avec près de 2200 temples et pagodes bouddhistes, témoins d’un passé spirituel, la plaine classée au patrimoine mondial de l’Unesco est considérée comme le deuxième plus grand ensemble archéologique d’Asie après Angkor. Cet écrin est depuis longtemps un point fort du tourisme en Birmanie. Si certains articles de presse rapportent que des temples de Bagan auraient été endommagés, aucune image authentifiée ne vient pour l’instant confirmer ces affirmations.

Au cœur des plaines verdoyantes, le site de Bagan a été inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 2019. SAI AUNG MAIN / AFP

La pagode blanche Hsinbyume, datant de 1816, ainsi que la pagode Maha Sandamuni à Mandalay, ont également subi des dégâts, sa flèche dorée s’étant effondrée. À Pindaya, plusieurs stupas se sont écroulés, emportant avec eux des siècles de dévotion et de savoir-faire artisanal. Des photographies capturées par l’Associated Press, l’un des rares médias internationaux à avoir encore des journalistes au Myanmar, montrent des pagodes endommagées dans la capitale du pays, Nay Pyi Taw.

Selon le journal The Irrawaddy, le tremblement de terre a aussi détruit une soixantaine de mosquées dans les régions de Mandalay et de Sagaing, tuant près de 700 fidèles présents pour prier. Selon le site d’information, l’état de certaines mosquées était alarmant avant la catastrophe, expliquant que les gouvernements successifs ne s’en sont pas souciés, pour éviter d’être étiquetés comme pro-musulmans.

Le World Monuments Fund (WMF) a publié un communiqué vendredi 28 mars, expliquant que ses équipes étaient mobilisées pour recueillir des informations sur l’ampleur des dégâts en Birmanie et en Thaïlande voisine, qui a également ressenti l’impact des tremblements de terre. De son côté, le régime militaire au pouvoir affirme faire de son mieux en sollicitant l’aide internationale pour répondre à la catastrophe, mais de nombreuses informations ont fait état ces derniers jours de frappes aériennes menées par l’armée contre des groupes armés opposés à son régime, alors même que la population cherche encore des corps sous les décombres.