Dette : Fitch maintient la note de la France à «AA-», mais avec une perspective «négative»

La décision est tombée. L'agence de notation Fitch a maintenu vendredi la note de la France à «AA-», mais la place sous perspective négative, ce qui veut dire qu'elle envisage à l'avenir de la dégrader, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Lors de sa dernière évaluation des finances françaises en avril - un statu quo -, l’agence américaine avait alerté sur un risque de baisse en cas d'«augmentation importante et persistante de la dette (...) résultant de déficits publics plus élevés que prévu». Or, la France a effectué de brutales révisions de sa prévision de déficit pour 2024, passant de 4,4% fin 2023 à 5,1% en avril pour finalement culminer à 6,1% du PIB.

Le ministre de l'Économie Antoine Armand a indiqué «prendre acte» de la décision, tout en ajoutant que «l'agence souligne la force de notre économie, vaste et diversifiée, l'efficacité de nos institutions et notre historique de stabilité macro-financière».

Le gouvernement, qui vient de présenter son projet de loi de finances (PLF) 2025, était bien conscient de marcher sur des œufs. «Toute absence de signaux clairs de réduction du déficit public lorsque ce budget sera adopté viendra dégrader la confiance que les marchés (...) peuvent avoir dans notre capacité à nous financer durablement et à avoir une dette soutenable», a prévenu vendredi le ministre des Finances, Antoine Armand, au cours d'une audition au Sénat. «On ne fait pas une politique pour des agences de notation, mais on regarde évidemment quel est le climat international», avait-il reconnu un peu plus tôt.

Ramener le déficit public à 5% en 2025

Pour prouver sa volonté et éviter un risque de «crise financière» selon les mots du Premier ministre Michel Barnier, le gouvernement a présenté jeudi un projet de budget pour 2025 prévoyant de dégager 60 milliards d'euros d’économies. Des efforts sous forme de réductions de dépenses et de hausses d'impôts afin de ramener le déficit public à 5%. D'ampleur «relativement inédite», selon le président du Haut Conseil des Finances publiques (HCFP) Pierre Moscovici, qui en a analysé les contours macroéconomiques, cette potion mêlant hausses d'impôts et baisses de dépenses pourrait remettre la France sur des rails moins glissants après une année 2024 qualifiée de «noire» jeudi.