À Jérusalem
LE FIGARO. - Comment décririez-vous l’atmosphère en cette veille de Pâques?
Pierbattista Pizzaballa. - Je parlerais d’une atmosphère déprimée, «profil bas». Il y a peu de gens en ville et guère de pèlerins. Seuls quelques milliers de permis ont été accordés aux chrétiens de Cisjordanie, alors qu’ils ont habituellement un accès libre à Jérusalem durant la semaine sainte. Je ne suis même pas certain que ceux qui en ont obtenu feront le déplacement, tant la guerre et les tensions politiques créent une atmosphère négative. Le programme des célébrations est le même que d’habitude. À Noël, nous avions annulé les arbres illuminés et les marchés. Pâques, au contraire, est une célébration essentiellement liturgique. Mais il est difficile de prédire combien de personnes y participeront.
En quoi la guerre retentit-elle sur la coexistence entre les religions?
La coexistence, ici, est une réalité. Mais, depuis le début de la guerre, toutes les activités liées au dialogue interreligieux sont…