Guerre au Proche-Orient : un avion d'Air France a survolé l'Irak pendant l'attaque de missiles iraniens sur Israël
Un avion d'Air France se trouvait au-dessus de l'Irak quand l'Iran a tiré ses premiers missiles en direction d'Israël le 1er octobre, révèle la chaîne LCI, mercredi 9 octobre. Contactée par franceinfo, la compagnie aérienne a confirmé que "ce vol, reliant Paris Charles-de-Gaulle à Dubaï, survolait le sud de l'Irak quand l'attaque iranienne a débuté, vers 16h45 heure universelle".
Le survol des espaces aériens libanais et iranien était déjà suspendu, explique Air France, tandis que le survol de l'espace aérien irakien "était limité à un corridor spécifique" utilisé par toutes les compagnies aériennes. "Le 1er octobre 2024, des informations ont permis d'identifier une attaque à venir d'Israël par l'Iran avec l'envoi de missiles balistiques, rappelle la compagnie aérienne. En conséquence, et sans attendre des instructions des autorités irakiennes, Air France a décidé de suspendre le survol de l'espace aérien du pays par ses avions à compter de 17 heures, heure universelle (soit 19 heures à Paris)", précise la compagnie dans son communiqué.
Deux autres vols d'Air France déroutés
L'attaque avait déjà débuté depuis un quart d'heure, puisque les premiers missiles ont été signalés à 16h45, heure universelle. Ce Boeing 777-300ER se trouvait, à ce moment-là, à proximité de la ville irakienne d'Al-Amara, à une altitude d'environ 35 000 pieds, soit 10,5 kilomètres.

Le suivi radar confirme que l'appareil a bien quitté l'espace aérien irakien aux alentours de 17 heures. "L'espace aérien irakien n'a été officiellement fermé par les autorités locales qu'à 17h56 heure universelle", précise Air France, assurant donc avoir pris les devants car "la sécurité de ses clients et de ses équipages est sa priorité absolue". La compagnie ajoute que deux vols ont été déroutés dans ce contexte : le vol AF218 entre Paris et Bombay a fait demi-tour, tandis que le vol AF257 entre Singapour et Paris a atterri à Delhi, afin de faire le plein, car le parcours a dû être allongé pour éviter la région.
Un porte-parole de la compagnie a toutefois précisé à l'AFP qu'une enquête interne avait été ouverte sur cet événement. Interrogé par LCI, Laurent Veque, membre du bureau du Syndicat national des pilotes de ligne, a déclaré que "les faits sont établis et connus, l'avion s'est retrouvé dans ce corridor irakien au milieu des hostilités déclenchées par l'Iran envers Israël". Il souhaite que la "lumière soit faite" sur ces événements. Contacté par franceinfo, le Syndicat des pilotes d'Air France n'a pas souhaité commenter l'affaire.