L'Espagne demande à Airbnb de retirer près de 66 000 annonces pour en "finir avec l'illégalité généralisée" et "favoriser l'accès au logement"

Une nouvelle attaque contre Aibnb. Le gouvernement espagnol demande à la plateforme de supprimer 65 935 annonces d'hébergements touristiques dans plusieurs régions. Il estime que ces annonces – toutes pour des logements entiers – ne respectent pas la loi sur la publicité de ce type de logements. Le ministère de la Consommation enjoint à "la filiale de cette multinationale en Irlande d'éliminer un total de 65935 annonces considérées comme illégales", a précisé la Direction générale de la Consommation (DGC) dans un communiqué.

Selon le ministère de la Consommation, ces annonces sont illégales, car elles ne mentionnent pas le numéro de licence du logement ou ne précisent pas la nature juridique des bailleurs – propriétaire public ou privé – comme l'exige la loi. La DGC a envoyé trois signalements à Airbnb ces derniers mois pour lui demander de retirer ces dizaines de milliers d'annonces.

Airbnb fait appel

Le groupe américain répond qu'il "continuera de faire appel des décisions sur le sujet", car, selon lui, le ministère de la Consommation "n'est pas compétent pour faire respecter des régulations en matière d'hébergements touristiques". Il a déposé un recours devant la justice, mais, dans une décision récente, le gouvernement exige qu'Airbnb "retire immédiatement 5800 annonces d'hébergement touristique", soit "une première série" de logements concernés, selon le ministère qui en profite pour accentuer la pression.

Le but du gouvernement est d'en "finir avec la pagaille et l'illégalité généralisée des hébergements touristiques, afin de favoriser l'accès au logement et protéger les droits des consommateurs", ajoute le communiqué de la DCG. Comme la plateforme ne respecte pas ces différentes demandes de mise en conformité, le gouvernement espagnol a ouvert en décembre une procédure administrative visant Airbnb.

Des initiatives à Barcelone et à Malaga

L'Espagne a lancé des procédures similaires contre d'autres organismes de mise en location de logements touristiques. Depuis plusieurs mois, ces organismes sont accusés de nourrir l'escalade des prix des loyers dans les grandes villes et de réduire la quantité de logements disponibles pour les habitants. Un phénomène de grande ampleur en Espagne – deuxième destination touristique mondiale après la France.

A Barcelone, des habitants se battent contre la multiplication des Airbnb depuis plusieurs années. La mairie de la capitale de la Catalogne a annoncé, en 2024, son intention de mettre fin aux licences de près de 10.000 appartements touristiques d'ici fin 2028. Ce qui a provoqué la colère des propriétaires. En Andalousie, la municipalité de Malaga a interdit les nouvelles locations saisonnières de vacances dans 43 quartiers de la ville.