Trump sur Gaza : le président américain "apparaît comme un faiseur de chaos", s'inquiète l'ancien ambassadeur Yves Aubin de La Messuzière

"Trump apparaît comme un faiseur de chaos par ses déclarations", s'inquiète l'ancien ambassadeur français au Tchad, en Italie et en Tunisie Yves Aubin de La Messuzière, mercredi 5 février sur franceinfo. Il réagit aux propos de Donald Trump qui envisage de "prendre possession" de la bande de Gaza afin d'en faire "la Côte d'Azur du Moyen-Orient", ainsi que le déplacement des quelque deux millions de Gazaouis vers l'Égypte et la Jordanie, et ce, malgré l'opposition des Gazaouis et des pays concernés.

La déclaration du président américain est, selon Yves Aubin de La Messuzière, à "prendre au sérieux dans la mesure où elle a été préparée dans un cadre solennel", en présence du Premier ministre israélien et rédigée à l'avance. Cela signifie, selon lui, qu'elle "correspond véritablement à sa pensée", et donc, que Donald Trump veut "l'effacement de la cause palestinienne et l'effacement aussi d'une partie du peuple palestinien". "C'est un peu l'effroi", ajoute l'ancien ambassadeur, "plus que sidéré".

"Un déni du droit international"

Le diplomate français concède que l'on "peut penser" que le projet de Trump, "ne se fera pas", le comparant à d'autres plans peu crédibles du président américain comme l'annexion du Canada, du Groenland ou l'occupation du canal de Panama. Mais il estime toutefois que cette déclaration "d'inspiration annexionniste", va favoriser "sans nul doute, et ça peut se faire très rapidement", l'annexion de la Cisjordanie.

Il rappelle également que le président américain a accepté, lors de son premier mandat, "l'annexion de Jérusalem-est", en la proclamant la ville capitale de l'État hébreu. Il évoque aussi son approbation devant "l'annexion du Golan [territoire syrien occupé par Israël depuis 1981] condamnée par la communauté internationale". Il considère enfin que Donald Trump embrasse ainsi "le projet des ultra-nationalistes autoproclamés racistes et suprémacistes" israéliens, et montre son "déni du droit international".